Intervenant au Collège d’Europe de Bruges, le président sortant du Conseil européen Donald Tusk a déclaré que la Russie ne pouvait pas être considérée comme un «partenaire stratégique de l’Europe» et que les sanctions antirusses étaient justes. Il a également attaqué la position d’Emmanuel Macron sur le Kremlin.
Le président sortant du Conseil européen, Donald Tusk, s’est exprimé sur son attitude envers la Russie devant les étudiants du Collège d’Europe de Bruges.
«Je devais rappeler publiquement aux autres, presque toutes les semaines, que la Russie n’était pas notre partenaire stratégique mais notre problème stratégique. J’ai même été qualifié de maniaque pour avoir été si concentré sur ce problème», a déclaré M.Tusk.
Selon lui, l’un de ses principaux objectifs au poste de président du Conseil européen avait consisté à sauvegarder «l’unité de l’UE» face à «la politique agressive du Kremlin».
Évoquant «l’utilité des sanctions» contre la Russie, il a estimé que la position antirusse dure s’était avérée juste.
Dans son discours, M.Tusk a également adressé des avertissements aux autres dirigeants de l’UE, notamment à Emmanuel Macron, qu’il a décrit comme «notre espoir pour l’avenir».
«Le président Macron a déclaré qu’il partageait les mêmes vues que le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et qu’il espérait que M.Orban contribuerait à convaincre les Polonais de changer de position sur la Russie», a déclaré M.Tusk.
«Peut-être, mais pas moi, Emmanuel», a-t-il ajouté.
Dans sa récente interview au magazine britannique The Economist et à laquelle a fait référence M.Tusk, Emmanuel Macron avait déclaré que l’Europe devait «rouvrir un dialogue stratégique, sans naïveté aucune et qui prendra du temps, avec la Russie». Évoquant dans la même interview trois options pour le développement de la Russie, le Président français avait signalé que le modèle qui avait le plus de chances de réussir impliquait un partenariat stable avec l’Europe.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron aborde la question des relations avec la Russie. Dans son discours à la conférence des ambassadeurs du 27 août dernier, il avait appelé à «rebattre les cartes dans un dialogue franc et exigeant avec la Russie».
«Pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique», a-t-il constaté.