Deux travailleurs sur trois en mesure de retourner au travail après une longue maladie, grâce à un parcours de réintégration, sont licenciés par leur employeur, selon des statistiques compilées par le syndicat chrétien ACV et publiées samedi dans De Standaard, Het Nieuwsblad ainsi que Gazet van Antwerpen.
La Belgique compte environ 415 000 personnes souffrant d’une maladie de longue durée. Les indemnités de maladie et d’invalidité s’élèvent à plus de 8 milliards d’euros. Pour réduire ces coûts, le gouvernement fédéral a décidé en 2016 d’encourager la réintégration de ces travailleurs mais il n’existe presque aucun chiffre officiel sur l’efficacité des mesures. D’après les calculs du syndicat pour 2017, 2018 et le premier semestre de cette année, au moins 52 293 personnes ont entamé un parcours de réintégration et 67 % d’entre elles ont été licenciées. Un cinquième de ces travailleurs ont repris le travail, tandis qu’environ 11% sont toujours en attente, détaille l’ACV, qui conclut que le système ne remplit pas son objectif. « Un tel parcours de réintégration est avant tout une machine à licenciement, alors qu’il avait l’objectif inverse », déplore Herman Fonck du syndicat chrétien. Un licenciement peut également intervenir à la demande du travailleur ou s’expliquer par l’impossibilité d’adapter le travail au sein de l’entreprise. « Mais l’employeur en abuse aussi », souligne l’ACV.