L’exécutif européen de l’Allemande Ursula von der Leyen arrive au bout de ses peines après un parcours semé d’embûches avec la confirmation du dernier de ses 27 commissaires, qui lui permet d’espérer entrer en fonction le 1er décembre.
Les eurodéputés ont approuvé lundi la candidature du Hongrois Oliver Varhelyi pour le portefeuille de l’élargissement, ouvrant la voie à un vote d’investiture par le Parlement de Strasbourg le 27 novembre de la Commission qui succédera à l’équipe de Jean-Claude Juncker.
M. Varhelyi, actuel ambassadeur de la Hongrie auprès de l’UE, était le dernier des 27 candidats à devoir être approuvé par les députés européens, qui lui avaient adressé des questions après l’échec de son audition.
Le feu vert a été donné par le PPE (droite), les libéraux de Renew, le groupe Socialiste et démocrates, les conservateurs d’ECR et l’extrême droite d’ID, tandis que la gauche radicale et les écologistes ont voté contre, selon plusieurs sources parlementaires.
« Notre approbation n’est pas un chèque en blanc », ont toutefois prévenu les socialistes, promettant de « garder un oeil vigilant » sur le Hongrois, qui « ne doit pas être l’homme de (Viktor) Orban à la Commission ».
M. Varhelyi a promis qu’il travaillerait en totale « indépendance » vis-à-vis du Premier ministre hongrois, qui prend régulièrement des positions anti-UE.
Il s’agissait du second choix de Budapest pour ce poste, après le rejet par les députés de Laszlo Trocsanyi dès l’examen des déclarations d’intérêt, première étape du processus de confirmation.
Les eurodéputés avaient avalisé la semaine dernière le Français Thierry Breton au poste de commissaire européen au Marché unique et au Numérique, et la Roumaine Adina Valean aux Transports.
Avec ce dernier feu vert, Ursula von der Leyen entrevoit le bout du tunnel, après les nombreuses difficultés rencontrées dans le processus de constitution de son équipe.
Le rejet par le Parlement des premiers candidats hongrois, roumain et français (Sylvie Goulard) avait déjà entraîné le report, du 1er novembre au 1er décembre, de l’entrée en fonction de son équipe.
L’équipe Von der Leyen ne compte pas de membre britannique. Le Royaume-Uni, dont la sortie de l’UE est prévue au 31 janvier prochain, ayant refusé de présenter un candidat, la Commission a lancé contre Londres une procédure d’infraction.
Une démarche avant tout juridique qui, selon une source européenne, permet au nouvel exécutif d’entrer en fonction même si cet Etat membre ne compte pas de commissaire.
Ursula von der Leyen est désormais en bonne position pour remplir l’objectif d’une prise de fonction le 1er décembre.
Pour faciliter l’adoption de sa nouvelle équipe, l’Allemande avait accepté de modifier l’intitulé controversé du portefeuille du commissaire en charge des migrations, en remplaçant la « protection du mode de vie européen » par sa « promotion ».
La prochaine étape est désormais l’approbation de son collège des commissaires par le Parlement européen, lors d’un vote d’investiture prévu le 27 novembre, à la majorité des suffrages exprimés.
Le résultat obtenu permettra de savoir sur quelle majorité pourra s’appuyer le nouvel exécutif, alors qu’Ursula von der Leyen avait été élue en juillet de justesse, à 9 voix près.
Elle devrait théoriquement pouvoir compter sur les 444 voix des trois groupes politiques qui l’ont soutenue (la droite du PPE, les socialistes et démocrates et les libéraux de Renew), auxquelles devraient s’ajouter celles du Mouvement 5 étoiles (antisystème) et des conservateurs polonais.
Une partie du Parlement a très mal vécu la désignation de l’Allemande par les chefs d’Etat au mépris du système instauré précédemment du « spitzenkandidat », qui faisait des chefs de file des familles politiques pour les élections européennes les prétendants à la présidence de la Commission.
Outre le dossier migratoire, toujours brûlant, le nouvel exécutif devra s’atteler au futur budget à long terme de l’UE pour la période 2021 – 2027, après le départ du Royaume-Uni, qui suscite de profondes divisions.