Les internes en médecine sont appelés à une grève illimitée à partir du 10 décembre pour dénoncer la « dégradation des soins » et réclamer une amélioration de leur statut, a annoncé lundi leur principal syndicat, deux jours avant la présentation d’un « plan d’urgence » pour l’hôpital.
Une journée de grève est également prévue le 30 novembre pour leur permettre de rejoindre la manifestation nationale annoncée par le collectif Inter-Hôpitaux, déjà à l’origine d’une vaste mobilisation jeudi, précise l’Isni dans un communiqué. Remontés contre le budget de la sécurité sociale pour 2020, qui « correspond à une nouvelle restriction budgétaire de l’assurance maladie » et fait « supporter les ‘mesures gilets jaunes’ par le déficit de la Sécu », les internes « demandent des mesures d’urgence », écrit l’Isni au lendemain d’une assemblée générale extraordinaire.
Rappelant son « soutien aux revendications légitimes (…) portées notamment par le collectif Inter-Urgences », à l’origine d’une grève inédite de 8 mois aux urgences, l’Isni réclame ainsi un objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam, qui sert à limiter leur augmentation naturelle) en hausse de 4,4% (contre 2,3% prévus), et une « reprise de la dette des hôpitaux par l’Etat ». Il exige aussi des mesures propres au « statut de praticien en formation » des internes, parmi lesquelles un « décompte horaire » et non en demi-journées du temps de travail, « un paiement des heures supplémentaires », « une revalorisation des indemnités de garde » ou encore un « investissement de fonds publics » dans la formation.
Indispensables au fonctionnement des hôpitaux, les internes travaillent « en moyenne 55 heures par semaine », loin des 48 heures réglementaires, a rappelé à l’AFP le président de l’Isni, Justin Breysse. Il prédit un impact du mouvement « particulièrement important sur la permanence des soins », les internes grévistes ne pouvant être assignés qu’après l’ensemble des médecins séniors. Mais « si nos revendications sont entendues, on pourra retirer l’appel à la grève », a assuré M. Breysse.