«250 victimes potentielles de faits non prescrits de pédophilie ont été identifiées au cours de l’enquête» qui vise le chirurgien à la retraite Joël Le Scouarnec, a annoncé lundi le procureur de La Rochelle, Laurent Zuchowicz, qui a indiqué se dessaisir du volet breton du dossier au profit du parquet de Lorient, relate l’AFP.
Ancien médecin, âgé de 68 ans, Laurent Zuchowicz a exercé à Vannes, Lorient (Morbihan), Loches (Indre-et-Loire) et Jonzac (Charente-Maritime) de 1989 à 2017. Il est incarcéré depuis mai 2017 dans le cadre d’un premier volet de ce dossier pour lequel il doit comparaître du 13 au 17 mars devant la cour d’assises de la Charente-Maritime.
Ces premiers faits, qui ont lancé cette affaire d’une ampleur inédite en France, concernent des «viols sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, agressions sexuelles et exhibition sexuelle» sur quatre victimes et remontent à la période 1989-2017, pendant laquelle le chirurgien a exercé en Bretagne, en Touraine, et en Charente-Maritime, à l’hôpital de Jonzac.
Depuis la clôture de ce dossier en mars, il était visé par une seconde procédure, qui s’est accélérée ces derniers mois, avec la découverte de carnets secrets du chirurgien.
Au total, parmi les 250 victimes identifiées, «209 ont pu être auditionnées, plusieurs d’entre elles faisant état de souvenirs précis», stipule le communiqué du procureur ajoutant que «184 ont souhaité déposer plainte». Parmi ces plaignants, 181 victimes «étaient mineures au moment des faits», selon le magistrat.
Selon le parquet de La Rochelle, sur 159 faits de nature criminelle et/ou délictuelle suspectés entre avril 1991 et janvier 2014, 100 se seraient déroulés dans le Morbihan et 23 dans le Finistère. «Compte tenu du résultat de ces investigations, le parquet de La Rochelle s’est dessaisi au profit du parquet de Lorient», qui poursuivra l’enquête, a conclu Laurent Zuchowicz.
Les noms de ces jeunes garçons et filles figuraient dans des carnets intimes tenus par l’ex-chirurgien dans lesquels il décrivait des scènes sexuelles, des «fantasmes» selon sa défense. Ils ont été découverts lors d’une perquisition à son domicile suite à sa mise en examen et son incarcération pour le viol de la fille de ses voisins à Jonzac, où il a travaillé de 2014 à 2017, et d’une membre de sa famille ainsi que des agressions sexuelles sur de jeunes patients. Il s’agit des faits pour lesquels il est renvoyé devant les assises de la Charente-Maritime à Saintes.
Des images pédopornographiques, des poupées cachées dans le plancher et des perruques avaient également été retrouvées.