L’Algérie «reçoit quotidiennement plus de migrants que toute l’Europe», affirme le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations à Alger. Il souligne que le pays peut «devenir un pays modèle en Afrique pour la gestion de la migration».
Le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Alger, Paolo Giuseppe Caputo, assure dans un entretien accordé au quotidien Le Soir d’Algérie que le pays reçoit un nombre important de migrants chaque jour, nombre qui dépasse celui des arrivées dans tous les pays européens.
«L’Algérie reçoit tous les jours un flux important de migrants irréguliers», insiste-t-il, précisant que «selon les statistiques du gouvernement algérien, qui a la souveraineté sur ses frontières, une moyenne de 500 personnes entrent chaque jour de manière irrégulière sur son territoire». «Cela indique que le pays reçoit à lui seul quotidiennement plus de migrants que toute l’Europe», explique-t-il.
Pour le responsable, «l’Algérie étant soumise à une forte pression migratoire, il est normal que les autorités prennent des mesures pour gérer ces flux». «Malheureusement, une des méthodes de gestion est les retours forcé», ajoute-t-il, précisant que «cette méthode existe aussi dans un grand nombre de pays».Par ailleurs, M.Caputo relève qu’il existe «une autre option qui vise à obtenir le même résultat avec beaucoup d’avantages pour les migrants et pour les pays membres [de l’OIM, ndlr], c’est l’assistance au retour volontaire et à la réintégration».
Selon lui, cette méthode «permet aux migrants de rentrer chez eux en toute dignité, dans de bonnes conditions de sécurité et peuvent bénéficier d’une assistance médicale». Ainsi, il indique que «l’OIM a intégré dans le retour volontaire une composante de réintégration qui permet aux migrants de recommencer leur vie grâce à un soutien psychosocial et économique». «Cette mesure est soutenue par tous les pays membres de l’OIM et pas seulement par l’État algérien», fait-il valoir.
Dans son interview, Paolo Giuseppe Caputo aborde également la politique mise en place par les autorités algériennes pour faire face aux flux migratoires, notamment en provenance d’Afrique subsaharienne, et il dit que «l’Algérie dispose du potentiel pour devenir un pays modèle en Afrique pour la gestion de la migration».Selon les statistiques de l’Organisation internationale des migrations, entre 50.000 à 75.000 migrants sont en situation irrégulière en Algérie, dont 42% ne souhaitent pas aller en Europe. En effet, ils veulent rester vivre et travailler dans le pays.
Les autorités algériennes affirment quant à elles que 100.000 migrants irréguliers vivent en Algérie, dont plus de 25.000 dans la ville de Tamanrasset, dans le sud du pays.