Avec le Brexit, l’anglais va-t-il cesser d’être une langue officielle de l’Union européenne ?

Va-t-on arrêter de parler anglais dans le quartier européen de Bruxelles ? Après le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le fameux Brexit, s’est posé la question du maintien de l’anglais comme langue officielle et de travail au sein des institutions européennes.

 

Souvent moqué pour sa piètre qualité, le « globish » (contraction de « global » et « english ») est la langue la plus utilisée dans les institutions européennes, une version « appauvrie » de l’anglais.

Mais, selon Danuta Hübner, eurodéputée PPE qui présidait en 2016 la commission Affaires constitutionnelles (AFCO) du Parlement européen, l’anglais aurait carrément dû être remis en cause en tant que langue officielle du fait du Brexit, rapporte le site spécialisé Euractiv. En effet, chaque État membre indique au moment de son adhésion sa langue officielle. Le Royaume-Uni ayant déjà inscrit cette langue, l’Irlande et Malte ont préféré seulement inscrire le gaélique irlandais et le maltais comme langue de représentation.

Avec le Brexit, l’anglais risquait donc de se retrouver éjecté des langues officielles. Mais, dès 2016, la Commission a rappelé dans un communiqué, en anglais, que c’est le Conseil de l’UE qui doit voter à l’unanimité sur des changements à apporter au système linguistique des institutions, selon l’article 352 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est donc peu probable que Malte ou l’Irlande vote pour supprimer une langue pratiquée majoritairement par leurs concitoyens.

De plus, l’anglais est fait partie des langues officielles utilisées pour la rédaction des traités, selon l’article 55 du traité de l’Union européenne. Le soir du Brexit, l’anglais restera donc une langue officielle de l’Union européenne.

Reste l’enjeu d’un véritable plurilinguisme au sein des institutions européennes. De nombreux eurodéputés se plaignent régulièrement du manque de traduction rapide des textes dans d’autres langues que l’anglais. Il s’agit pourtant d’un droit inscrit dans les traités.

En attendant, beaucoup de sites internet des institutions européennes ne sont disponibles qu’en anglais. Or, l’allemand est la langue maternelle de 16 % des Européens, devant le Français (14 %), l’italien et l’anglais (13 % chacun), puis l’espagnol et le polonais (8 % chacun).

Avec le départ du Royaume-Uni, la part de locuteurs maternels en anglais va passer à seulement un peu plus de 1 % de l’ensemble de la population européenne.

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