La crise sociale chilienne n’empêche pas le tennis

Les maître de tennis, Alexander Zverev, Allemand d’origine russe, et le Suisse Roger Federer ont disputé un match exhibition de tennis, mardi au Chili, un pays où le sport est à l’arrêt depuis un mois en raison de la profonde crise sociale qui a fait 22 morts et plus de 2 000 blessés.

Aucune manifestation sportive n’avait été organisée depuis un appel à frauder dans le métro lancé le 18 octobre par des lycéens à Santiago après une hausse du ticket aux heures de pointe. Une flambée de violence s’en est suivie, provoquant la pire crise sociale connue par le pays sud-américain depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet (1973 – 1990).

Entourés d’un vaste dispositif de sécurité, Federer et Zverev, qui viennent de clôturer leur saison lors des Masters à Londres, ont été acclamés par 13 000 fans, en grande partie des Suisses, réunis à l’Arena de Santiago.

Les cris de « Roger, Roger » émanant des tribunes se sont mélangés avec les « Chile despertó » (le Chili s’est réveillé) scandés durant les manifestations nées sur la Plaza Italia, le centre névralgique de l’explosion sociale à Santiago, où les rassemblements se répètent presque quotidiennement depuis un mois avec de violents affrontements avec les forces de l’ordre.

« Qu’ils aient pris le temps de nous regarder jouer, Alexander et moi, c’est quelque chose de très spécial. Bien sûr, je jouerai de nouveau dans ce beau pays », a déclaré Federer (N.3 mondial) qui a battu Zverev (N.7) 6-3, 4-6, 6-4 et n’a fait aucune référence à la situation sociale au Chili.

La tournée latino-américaine de Federer, qui devrait lui rapporter 10 millions de dollars (9 millions d’euros), soit trois fois plus que l’ensemble de ses gains cette saison selon le quotidien Suisse Le Temps, le conduira également en Argentine, en Colombie, au Mexique et en Equateur.