La collectivité Est Ensemble, qui regroupe neuf communes de Seine-Saint-Denis, a décidé de « déprogrammer » de ses six cinémas publics le film « J’accuse » de Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol, a-t-elle annoncé hier.
« Après un débat que j’ai souhaité en conseil de territoire » sur la programmation du film, « j’ai décidé à l’écoute des interventions de déprogrammer ce film des cinémas publics d’Est Ensemble », a tweeté mercredi soir Gérard Cosme, président PS de cet établissement public territorial (EPT), qui compte notamment les villes de Montreuil, Pantin, Romainville ou Bobigny.
Plusieurs élus, de droite comme de gauche, sont intervenus lors de cette réunion pour plaider en faveur d’une déprogrammation, a précisé Est Ensemble à l’AFP. « Aucun élu n’a pris la parole pour défendre une position inverse », a assuré la collectivité.
Au vu de ces interventions, Gérard Cosme va donc « demander aux directeurs des différents cinémas de déprogrammer le film », a-t-elle poursuivi.
Avec six cinémas et 13 écrans, Est Ensemble est à la tête du « premier réseau de cinémas publics de France ».
« A titre personnel, je n’irai pas voir le film de Roman Polanski et j’appelle les spectateurs à faire de même », avait déjà déclaré Gérard Cosme dans un communiqué envoyé avant le conseil de territoire.
« Ce film sort dans un contexte dont on ne peut faire abstraction », avait-il ajouté en évoquant le mouvement #MeToo.
« La promotion d’un film dont le réalisateur est soupçonné de violences à caractère sexuel, ne fait que raviver pour les victimes les souffrances passées et doivent interroger notre société sur la place que l’on accorde à un tel artiste », avait-il ajouté.
Il avait cependant dit qu’il ne déprogrammerait pas le film, pour « laisser la liberté de programmation artistique aux directeurs des équipements. »
Samedi soir, une séance de « J’accuse » a été annulée à Rennes après l’intrusion dans une salle de cinéma de militantes féministes opposées au film.