L’Insee a publié son «portrait social» de la France et a mis en lumière les principaux éléments qui ont changé depuis 1975, notamment le temps de travail, la mobilité sociale, les horaires et les inégalités.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié mardi 19 novembre son étude «France, portrait social» retraçant 40 ans d’évolution de la société française. L’institut a mis en lumière le vieillissement de la population, le temps de travail, la mobilité sociale, et les inégalités de niveau de vie.
Depuis 40 ans, la population française a vieilli et son vieillissement s’est même accéléré, note l’Insee. En 1975, les 65 ans et plus représentaient 13% de la population, contre 20% en 2019. Après la fin du baby-boom, la fécondité a baissé, mais moins que dans d’autres pays européens. Si l’espérance de vie a beaucoup augmenté dans les années 1970, elle semble ralentir ces dernières années, en particulier chez les femmes.
Par rapport à 1975, les Français travaillent en moyenne 350 heures de moins par ans, soit près d’une heure de moins par jour. Cette baisse a concerné surtout les salariés à temps plein. L’Insee explique cette tendance par la transformation de la nature des emplois. Le travail à temps partiel s’est considérablement développé, puisqu’il a triplé en 40 ans. Il y a également plus de travailleurs de nuit et le dimanche. De manière générale, les salariés sont plus flexibles.
Si la mobilité sociale des hommes d’âge moyen, entre 35 et 59 ans, est restée stable entre la fin des années 1970 et 2015, celle des femmes a progressé. Comparé à leur mère, les femmes de 35 à 59 ans sont 12% de plus à se situer plus haut sur l’échelle sociale. En bas de l’échelle sociale, la mobilité sociale des hommes a évolué plus favorablement. Par contre, les inégalités sociales pour l’accès aux professions de cadres sont encore très élevées.
Entre 1975 et 2016, le niveau de vie médian a augmenté, surtout jusqu’au milieu des années 2000, mais stagne depuis la crise de 2008. Les inégalités de niveau de vie se situent globalement au même niveau que celui des années 1990. Le taux moyen des prélèvements directs a augmenté. Concernant les prestations sociales, elles se concentrent davantage sur les 10% de ménages aux revenus les plus modestes, ceux-ci en percevaient 25% en 1975 et 46% en 2016.
Enfin, autre donnée intéressante, plus de Français expriment leur volonté de transformer la société, 76% en 1979 pour 83% cette année.