Premier procès d’un policier pour des violences contre les « gilets jaunes »

Il a été filmé en train de lancer un pavé vers des manifestants le 1er mai : pour la première fois depuis le début du mouvement des « Gilets jaunes », un policier doit être jugé ce jeudi 21 novembre 2019 à Paris pour « violences volontaires ».

Depuis un an et le début de ce mouvement inédit de contestation sociale, les plaintes dénonçant des « violences policières » ont afflué notamment dans la capitale mais c’est la première fois que l’une d’entre elles aboutit à un procès. Un deuxième doit suivre avant la fin de l’année à Paris. En tout, 212 enquêtes ont été confiées à l’IGPN.

Cette audience inédite intervient dans un climat tendu, quelques jours après le premier anniversaire du mouvement marqué par une flambée de violences samedi dans certains quartiers de la capitale. Un manifestant a notamment été blessé samedi et aurait perdu l’usage de son oeil.

Jeudi, c’est un CRS qui doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique n’ayant pas entraîné d’incapacité ».

Sur une vidéo partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, on le voit entouré d’une dizaine de collègues et de policiers de la BAC prendre de l’élan et lancer un pavé en direction des manifestants. Les images ne montrent pas où a atterri le projectile et s’il a blessé quelqu’un. Aucune partie civile n’a été constituée, a confirmé l’avocat du policier, Me Laurent Boguet.

La scène se déroule le 1er mai, en face de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, lors d’une journée d’action de nouveau marquée par de violents heurts dans la capitale. Les faits ont eu lieu vers 17 h 30, selon Laurent Bortolussi, journaliste de l’agence indépendante Line Press, auteur de la vidéo.

« Nous ne devons pas faire l’impasse sur la colère à laquelle les policiers ont été confrontés pendant plusieurs heures ce jour-là », a déclaré Me Laurent Boguet, qui souligne que son client était « immergé dans un combat avec des forces actives qui voulaient en découdre avec des policiers ».