Julien, un ancien pompier arrivé en urgence vitale à l’hôpital Lariboisière de Paris, a passé trois heures dans la salle d’attente sans aide ni prise en charge avant de repartir. Il a confié sa «rage» au Parisien.
Une nuit d’octobre, Julien, ancien soldat du feu qui aurait dû être examiné le plus vite possible, s’est rendu aux urgences de l’hôpital Lariboisière de Paris mais a été laissé pendant des heures dans la salle d’attente sans être pris en charge.
«J’ai la rage, comment ils ont pu m’oublier? Je ne comprends pas et je veux que ça se sache», a-t-il expliqué au Parisien.
À l’accueil, il a évoqué un réveil en sursaut à cause «des douleurs thoraciques».
«C’est le mot magique, normalement vous êtes hospitalisé direct», a-t-il relevé.
Il a raconté au journal avoir montré le mot urgent de son cardiologue, évoquant une suspicion d’embolie pulmonaire ou une myocardite aiguë, mais aucun médecin n’est venu bien qu’il n’y ait pas beaucoup de monde.
Après trois heures d’attente, vers six heures du matin, la douleur est devenue moins forte et Julien a quitté les lieux pour aller se reposer et faire une prise de sang dans un laboratoire.
Julien a fait savoir que son cardiologue, prévenu des résultats, l’avait aussitôt rappelé pour l’informer que le cardiologue de Lariboisière était contacté et qu’une chambre lui avait été préparée en soins intensifs. Alors il a eu un «coup de panique».
«C’était lunaire, je me suis dit: « je suis en train de crever ».»
Selon Le Parisien, Julien souffre d’une myocardite aiguë, probablement due à un virus et dont les complications peuvent être mortelles en l’absence de prise en charge.
«On m’a dit qu’en réalité, je n’avais pas été inscrit dans le système, qu’ils m’avaient oublié alors qu’il y a un an, une femme est morte, sur un brancard dans leurs urgences! Comment c’est possible?», s’étonne-t-il.Selon lui, le retard de prise en charge aux urgences est à l’origine d’un «préjudice physique», car, au lieu d’être alité le plus vite possible, il a dû rentrer chez lui et faire des efforts en montant les marches.
«Malgré la barre que j’avais dans la poitrine, j’ai préféré voir un cardiologue car je sais que ces services sont saturés, que les soignants n’en peuvent plus. Mais la crise à l’hôpital ne peut pas coûter la vie aux patients», a-t-il indiqué.
Joint, Lariboisière a précisé au Parisien qu’une demande d’indemnisation avait été formulée par le patient auprès de la direction des affaires juridiques de l’AP-HP, qu’elle était en cours d’instruction et que le patient était tenu informé de l’avancement de son dossier.