La ministre française des Armées, Florence Parly, a fait part samedi à Bahreïn de son inquiétude au sujet du « désengagement progressif des Etats-Unis au Moyen-Orient » et de l’absence de réaction américaine face aux récentes attaques dans le Golfe attribuées à l’Iran.
Depuis mai, les tensions dans le Golfe se sont accrues avec des attaques de pétroliers, l’abattage d’un drone américain et des frappes contre des installations pétrolières majeures en Arabie saoudite. A chaque fois, Téhéran a été pointé du doigt, mais a nié sa responsabilité.
Washington a évité des attaques de représailles, le président américain Donald Trump affirmant au lendemain de la destruction d’un drone américain avoir annulé à la dernière minute des frappes contre l’Iran.
« Nous avons assisté à un désengagement progressif et délibéré des Etats-Unis », a déclaré Florence Parly lors de la quinzième édition de la conférence annuelle sur la sécurité Manama Dialogue, qui se tient dans la capitale de Bahreïn.
« Quand l’attaque de navires est restée sans réponse, le drone a été abattu. Lorsque cela est restée à son tour sans réponse, d’importantes installations pétrolières ont été bombardées. Où est-ce que cela s’arrête ? Où sont les stabilisateurs ? », s’est-elle interrogée durant son discours.
« La région est habituée au flux et au reflux de l’engagement américain. Mais cette fois, ça semble plus sérieux », a ajouté la ministre française.
Elle a néanmoins dit que le retrait américain était « progressif » et a reconnu l’arrivée d’un porte-avions américain dans le Golfe.
Cette semaine, le porte-avions américain USS Abraham Lincoln a traversé le détroit d’Ormuz pour démontrer « l’engagement » américain envers la liberté de navigation, selon le Pentagone.
Une première depuis la destruction le 20 juin d’un drone américain par Téhéran dans cette zone stratégique entre l’Iran et les Emirats arabes unis.
« Mais la tendance (au désengagement) est, je pense, assez claire et donc probablement indépendamment de qui gagnera les prochaines élections », a souligné Florence Parly, en référence au scrutin présidentiel américain de l’an prochain.