Le projet de modernisation de la station d’épuration de Maera tourne mal

Le projet de modernisation de la station d’épuration de Maera, considéré comme essentiel, a été suspendu pour au moins un an et demi à cause d’un bug informatique. Ce même «petit problème», selon le président de la métropole de Montpellier, coûtera aux contribuables 400.000 euros.

Un bug informatique a entraîné la suspension de l’extension et de la modernisation de Maera, vieillissante station d’épuration située dans la métropole de Montpellier, selon des médias français. Ainsi, en juin dernier, des informations confidentielles sur les offres des candidats se sont retrouvées en libre accès.

«Nous avons eu un petit problème administratif, dû à une erreur liée à l’informatique. Je risquerais d’aller au pénal, cela met en jeu ma responsabilité. Nous avons préféré choisir la prudence», a assuré le président de la Métropole, Philippe Saurel.

L’erreur informatique nécessite le versement de 200.000 euros d’indemnités à chacune des deux entreprises candidates, Suez et Véolia, soit 400.000 au total.

L’ouverture de la station en question sera retardée pour au minimum un an et demi. Un appel à candidatures sera lancé en mai 2020, un lauréat sera choisi début 2021. Prévu pour 2024, l’aboutissement du projet n’aura lieu au plus tard qu’en 2026.

La situation actuelle permet de mettre à profit le temps disponible et d’améliorer le côté écologique du projet, estime M.Saurel. Cependant, sa modernisation est considérée comme cruciale: lors des intempéries importantes, Maera déborde et pollue, toujours selon des médias français.

L’incident a suscité la réaction de Cyril Meunier, ancien vice-président de la métropole et actuel maire de Lattes. Il a demandé «la démission» de Philippe Saurel:

«C’est une catastrophe, les riverains étaient contents, et maintenant, on va continuer à polluer trois à cinq ans de plus. «Il aurait fallu négocier avec ces deux entreprises qu’elles passent outre ce petit bug. Et non! On a laissé traîner. On est face à l’incompétence de la gestion de Philippe Saurel».

Toujours selon M.Meunier, il est possible qu’un surcoût de 20 millions, dont des coûts cachés et l’inflation, s’ajoute à la somme totale. L’élu met également en évidence le possible report d’autres projets d’aménagement dans les environs:

«Un impact énorme en terme d’emploi, de logement, de développement économique», déplore-t-il.