Le chef de l’ONG Human Rights Watch pour Israël, Omar Shakir, à qui l’Etat hébreu reproche d’être un militant actif du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), a été expulsé du pays lundi.
Mardi dernier, la Cour suprême israélienne avait rejeté une demande de l’ONG, qui souhaitait que l’expulsion de son responsable soit réexaminée.
Une décision judiciaire rendue plus tôt dans le mois lui accordait jusqu’au 25 novembre pour quitter le pays.
Une loi israélienne de 2017 interdit l’entrée à ceux qui boycottent publiquement l’Etat hébreu, et plusieurs personnes se sont déjà vu refuser l’accès au territoire israélien en vertu de cette mesure.
Mais, selon le ministère israélien des Affaires stratégiques, M. Shakir, citoyen américain, est le premier à être expulsé en vertu de cette législation.
Israël ne met pas Omar Shakir « dehors, son visa n’est pas renouvelé », estime Gerald Steinberg, de l’organisation NGO Monitor, ajoutant que « c’est une pratique standard, toutes les démocraties le font ».
Israël a refusé de renouveler son visa fin 2018, l’accusant de soutenir le BDS, ce que Omar Shakir nie.
« Je ne me souviens pas d’une autre démocratie ayant bloqué l’accès à un chercheur de Human Rights Watch », a déploré le directeur de l’organisation Kenneth Roth. « Cela démontre le caractère de plus en plus restreint de la démocratie israélienne », selon lui.
L’Union européenne a exprimé son opposition à la décision israélienne ainsi que l’ONU qui avait mis en garde en mai contre le « rétrécissement de l’espace accordé aux défenseurs des droits humains pour agir » en Israël.
Les Etats-Unis ont dit leur « forte opposition à la campagne BDS visant l’Etat d’Israël », affirmant toutefois leur attachement à la liberté d’expression.