Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé lundi dans la capitale du Qatar, un des rares pays arabes à ne pas avoir condamné l’offensive d’Ankara en octobre en Syrie, a rapporté l’agence de presse officielle du Qatar.
Les liens entre Doha et Ankara se sont consolidés depuis que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques en juin 2017 avec le Qatar.
Ces quatre pays ont accusé Doha de soutenir les mouvements islamistes –ce que nie l’intéressé– et de vouloir se rapprocher de l’Iran, ennemi juré de Ryad.
« Le président turc est arrivé à Doha pour participer à la 5e réunion du Comité stratégique turco-qatari », a indiqué QNA sur Twitter.
M. Erdogan doit signer plusieurs accords visant à renforcer la coopération entre les deux pays, selon un communiqué de la présidence turque.
Le Qatar et la Turquie, qui soutiennent tous deux l’organisation des Frères musulmans, ont renforcé leurs relations économiques et politiques ces dernières années, dans le sillage de l’isolement de Doha.
Doha est le seul pays membre de la Ligue arabe, avec la Somalie, à avoir émis des réserves à un texte condamnant « l’agression » turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie le mois dernier.
Au Qatar, M. Erdogan doit aussi visiter une base militaire turque où quelque 5.000 troupes sont stationnées, selon la présidence turque.
La fermeture de cette base fait partie de 13 conditions formulées par les adversaires de Doha pour mettre un terme à son isolement.
Les relations entre Ankara et Ryad se sont dégradées depuis le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par des agents saoudiens dans le consulat de son pays à Istanbul en octobre 2018.
Mais la visite du chef de l’Etat turc intervient sur fond d’espoir d’une détente dans la région, alors que les équipes de football d’Arabie saoudite, des Emirats et du Bahreïn se rendent à Doha cette semaine pour la première fois depuis le boycott de 2017, afin de participer à la coupe du Golfe.