Après la Seconde Guerre mondiale, les pays se débarrassaient des stocks inutilisés de munitions en les larguant au fond des mers et des océans.
La Suisse elle, qui n’a pas accès à l’eau salée, les balançait dans les lacs. Dans ceux de Thoune ou des Quatre-Cantons, les surplus coulaient alors à deux cents mètres de profondeur. Mais dans le lac Léman, plus spécialement dans le Petit Lac, bordant Genève, les fonds ne dépassent pas cinquante mètres. C’est ce que viennent de révéler les plongeurs d’Odysseus 3.1, une association française principalement dédiée à l’exploration et à la recherche sur la faune et la flore sauvage.
Ils ont tourné une vidéo où apparaissent clairement des caisses d’armes éventrées. Et surtout dispersées à environ cent cinquante mètres d’un gazoduc et d’un capteur d’eau potable, précise Lionel Rard, le président d’Odysseus 3.1 ! Or le lac Léman est le château d’eau du canton de Genève (500 000 habitants). « Il est la première ressource d’eau potable du canton », souligne Stéphanie Girardclos, docteur à l’université de Genève et spécialiste du lac Léman, dans le quotidien Le Matin. « En cas de contamination, la seule solution serait la distribution de bouteilles à la population. La nappe phréatique a en effet été victime d’une pollution en 2017. »