Un sénateur américain devenu cible d’Ankara

Le site d’information américain Axios, révèle que le sénateur républicain Lindsey Graham, à l’origine du blocage de la résolution sénatoriale qui aurait pu reconnaître le génocide des Arméniens par la Turquie ottomane, lui avait été demandé par des responsables de la Maison Blanche. Ce qu’a confirmé celui-ci lors d’un entretien téléphonique avec la rédaction du journal.

Cela s’est passé après la rencontre entre Erdogan et le président Trump, le 13 novembre dernier dans le bureau ovale.

Graham venait de réprimander Erdogan pour son invasion de la Syrie et ses attaques contre les Kurdes, selon des sources proches du bureau.

Comme nous l’avions signalé à l’époque [le journal], Erdogan a sorti son iPad et a montré au groupe présent dans le bureau ovale une vidéo de propagande décrivant le chef des forces démocratiques syriennes, essentiellement kurdes, comme un terroriste.

Le républicain de Caroline du Sud lui a repr oché le clip. « Eh bien, tu veux que je demande aux Kurdes de parler de ce que tu as fait ? », lui a-t-il dit.

« Après la réunion, nous nous sommes un peu regroupés pour parler de ce qui s’est passé à propos de la Syrie, a déclaré Lindsey Graham. Un responsable des affaires législatives de la Maison Blanche aurait alors dit à Graham que Bob Menendez (D-N.J.) allait présenter sa résolution sur le génocide arménien et a demandé si Graham pouvait « faire objection, s’il vous plaît ».« J’ai dit bien sûr », a déclaré Graham. « La seule raison pour laquelle je l’ai fait, c’est parce qu’il [Erdogan] était toujours en ville. … Cela aurait été un mauvais signal. J’ai essayé, si possible, de sauver la relation. »

Quand on lui a demandé s’il était mal à l’aise d’avoir bloquer la résolution du génocide arménien, Graham a répondu : « Oui. Parce que j’aime Bob [Menendez]. Il y travaille depuis des années, mais je pensais, avec le président turc en ville, que c’était probablement plus que le marché pourrait supporter » .

« Je ne ferai pas d’objection la prochaine fois », a ajouté Graham.

Vue d’ensemble : l’administration Trump pousse la Turquie à renoncer à son système de défense antiaérien S-400 de fabrication russe. Pendant qu’ils négocient, ils tentent d’empêcher le Congrès d’appeler les atrocités commises par la Turquie en matière de droits de l’homme.

* Axios est un site Web d’actualités américain fondé en 2016 par Jim VandeHei, Mike Allen et Roy Schwartz, anciens membres du personnel de Politico . Son lancement officiel a eu lieu en 2017. Le nom du site est basé sur le grec : ἄξιος ( áxios ), qui signifie « digne ».

Le fondateur d’Axios, Jim VandeHei, a déclaré qu’il souhaitait que sa société soit un « panachage entre The Economist et Twitter ».