Sydney a donné vendredi le coup d’envoi d’une nouvelle série de manifestations mondiales contre le réchauffement climatique, alors que la métropole australienne est enveloppée d’un épais nuage de fumée toxique lié aux incendies qui ravagent la côte est du pays.
Des centaines de personnes, dont de nombreux écoliers, ont répondu à l’appel lancé par la jeune militante suédoise Greta Thunberg.
Les manifestants se sont rassemblés à Sydney devant le siège du parti conservateur au pouvoir, accusé de minimiser la menace du réchauffement climatique.
Dans la plus grand ville australienne, ils ont brandi des pancartes « Vous brûlez notre avenir », « Sauvez nos koalas » ou « arrêtez les mines de charbon ».
Ces manifestations ont pris un tour particulier en Australie, où depuis le début de la saison sèche des centaines de feux de brousse dévastent les Etats de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) et du Queensland (nord-est).
Depuis début octobre, six personnes sont décédées, des centaines de maisons ont été détruites et plus de 1,5 million d’hectares ont été ravagés par ces incendies.
Le Premier ministre Scott Morrison, cible des manifestants, a rejeté avec colère tout lien entre ces incendies et le changement climatique. Son gouvernement est un ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne.
« L’inaction de notre gouvernement concernant la crise climatique a amplifié les incendies », a affirmé Shiann Broderick, un manifestant responsable du mouvement de grève dans les écoles.
« La population souffre. Des communautés comme la nôtre souffrent, alors que l’été n’a même pas débuté », a-t-il souligné.
« Ma ville natale était en première ligne », a raconté Sam Galvin, un étudiant défilant à Melbourne qui, choqué par ces incendies, a décidé de faire « quelque chose ».
L’Australie, qui compte 25 millions d’habitants, a réduit davantage ses émissions de gaz à effet de serre que les plus gros pollueurs de la planète. Cependant, l’île-continent demeure l’un des plus gros exportateurs de charbon au monde.
« Suggérer d’une manière ou d’une autre que l’Australie — responsable de 1,3% des émissions mondiales — a un impact direct sur des incendies spécifiques, ici ou ailleurs dans le monde, n’est étayé par aucune preuve scientifique crédible », a dénoncé M. Morrison au début du mois.
D’autres manifestations sont attendues vendredi à travers la planète.
A Tokyo, des centaines de personnes ont déjà défilé dans le quartier de commercial de Shinjuku. « Je ressens un sentiment de crise car presque personne au Japon ne s’intéresse au changement climatique », a regretté Mio Ishida, une étudiante de 19 ans.
« J’ai été inspirée par initiatives de Greta », a-t-elle expliqué, « j’ai pensé que si on n’agissait pas maintenant, il serait trop tard ».
Le mois dernier, des millions de personnes ont manifesté à travers le monde dans le cadre de l’appel à la grève pour le climat.
Cette nouvelle vague de manifestations intervient juste avant un sommet international sur le climat (COP25) qui s’ouvrira lundi à Madrid.
Elle réunira les quelque 200 signataires de l’accord de Paris de 2015, qui prévoit que les pays signataires révisent d’ici à fin 2020 leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.