Depuis quelques semaines, Glacier Kwong, militante hongkongaise pour les droits de l’homme installée à Hambourg dans le nord de l’Allemagne, accumule les messages vidéo de jeunes militants pro-démocratie de Hong Kong prononçant ce qui pourrait être leurs derniers mots.
Ils donnent leur nom, l’heure, et enregistrent un message pour la postérité, jurant à chaque fois que jamais ils ne se seraient suicidés, confie-t-elle à l’AFP lors d’un passage à Berlin. En clair: s’ils sont retrouvés morts, c’est qu’ils ont été tués.
« Le fait de conserver ces informations ne me met pas très à l’aise, mais je pense que la police de Hong Kong ou le gouvernement chinois ne peuvent pas y avoir accès », explique la jeune femme venue étudier en 2018 en Allemagne.
Si l’un d’entre eux venait effectivement à mourir, elle diffuserait alors largement son message, dit-elle.
Ces vidéos -25 à ce jour- ont commencé à lui être envoyées alors que les affrontements ont récemment redoublé de violence entre protestants pro-démocrates et forces de l’ordre.
Un étudiant et un homme de 70 ans sont décédés lors de manifestations à la mi-novembre dans l’ancienne colonie britannique, en proie depuis six mois à une crise politique inédite depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.