Depuis deux mois, manifestations et violences ont fait des centaines de morts en Irak et forcé le gouvernement à la démission. Mais un secteur reste jusqu’ici hors du tumulte: le pétrole et ses précieux revenus.
Un point sur l’industrie de l’or noir du deuxième producteur de l’Opep, et l’impact potentiel des troubles sur les marchés mondiaux.
« Toutes nos stations, nos réserves et nos lignes de transport fonctionnent », a assuré dimanche, quelques heures avant la démission du gouvernement, le ministre du Pétrole Thamer al-Ghadbane.
Depuis le début le 1er octobre de manifestations contre le pouvoir à Bagdad et son parrain iranien, il y a bien eu des sit-ins et des blocages de routes dans le sud pétrolier, notamment celles menant aux champs de Nassiriya, Garraf et Soubba.
Les manifestants ont également coupé un temps la route aux employés du port de Khor al-Zoubeir, uniquement le matin. Mais les équipes ont modifié leurs horaires de rotation, indiquent à l’AFP des employés et responsables du secteur.
Seul un champ, Qayyara, dans le nord, où aucune manifestation n’a eu lieu, a été réellement impacté. Durant plusieurs jours, ses camions n’ont pas pu rallier le sud. Mais sa production s’élève seulement à 30.000 barils par jour, une goutte dans les 3,6 millions de barils exportés chaque jour en moyenne par l’Irak.
Et ce chiffre n’a quasiment pas varié, avec respectivement 3,4 et 3,5 millions en octobre et novembre.
Certes, « la situation est périlleuse, mais elle est encore sous contrôle », affirme à l’AFP Ruba Husari, experte du pétrole irakien.