Alors que le président de la Douma russe Viatcheslav Volodine avait évoqué une possible désagrégation de l’Ukraine à cause du nationalisme et de l’oppression des minorités, le vice-Premier ministre ukrainien à l’intégration européenne Dmytro Kuleba lui a répondu en assurant que l’Ukraine pourrait tout à fait incorporer «quelques régions russes».
Dmytro Kuleba, vice-Premier ministre ukrainien en charge de l’intégration européenne et euro-atlantique, a commenté via Twitter les propos du président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) Viatcheslav Volodine pour qui le nationalisme et l’oppression des minorités nationales par Kiev pourraient mener à la désintégration de l’Ukraine.
Володін погрожує виходом областей із складу України. Вимушений його засмутити: ніхто нікуди не вийде. Натомість, готові прийняти пару областей РФ. Для відновлення історичної справедливості, демократичного управління, запровадження європейських стандартів життя🙂 pic.twitter.com/LmsSePmR3G
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) December 1, 2019
Selon M.Kuleba, en évoquant un risque de désintégration de l’Ukraine, le parlementaire russe aurait menacé Kiev.
«Que cela lui plaise ou non, personne n’ira nulle part. Par contre, nous sommes prêts à rattacher quelques régions russes. Pour rétablir la justice historique, une gestion démocratique et introduire des standards de vie européens», a écrit le vice-Premier ministre ukrainien.
Il a joint à son tweet une carte des régions peuplées par les Ukrainiens au tournant des XIXe et XXe siècles, composée vraisemblablement par le cartographe de Lvov Stepan Roudnitski et imprimée en Autriche-Hongrie pendant la Première Guerre mondiale.
Le président de la Douma russe Viatcheslav Volodine avait précédemment évoqué le comportement d’une délégation ukrainienne lors d’un forum de l’Onu à Genève qui avait torpillé l’intervention de Rouslan Balbek, député de la Douma russe représentant les Tatars de Crimée. Selon M.Volodine, ce genre d’actions témoigne de l’intolérance de Kiev envers les minorités nationales qui pourrait conduire à la dislocation de l’Ukraine en plusieurs régions.
Plusieurs pays européens, la Roumanie et la Hongrie comprises, critiquent la loi ukrainienne sur l’éducation qui lèse les droits des minorités nationales. En outre, la loi sur le statut de la langue ukrainienne comme langue officielle est entrée en vigueur en juillet dernier, institutionnalisant son utilisation exclusive dans la quasi-totalité des sphères de la vie publique.Dmytro Kuleba est connu pour ses propos hasardeux relatifs à la Russie et à l’Ukraine. À la mi-novembre, il a déclaré que l’Ukraine était «de fait en état de guerre» avec la Russie et que cette guerre ne s’arrêterait qu’après la restitution des «territoires occupés», Crimée comprise. Selon lui, la Russie «en tant qu’État est un ennemi de l’Ukraine».
Le haut fonctionnaire estime que l’Ukraine devrait cesser de faire partie du «monde russe».