Accords de Minsk : Le directeur de Stratpol évoque la «solution croate» de Kiev

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L’Ukraine devrait non seulement se rappeler des clauses des accords de Minsk, mais aussi le fait qu’elles ont été signées par l’ancien dirigeant du pays, Petro Porochenko, à la suite de la victoire de la population du Donbass contre les forces armées venant de Kiev.

C’est ce qu’a déclaré l’écrivain, et directeur de l’agence française « Stratpol », Xavier Moreau, en exclusivité pour l’édition française de News Front.

«Les considérations de Vladimir Zelenski au sujet des accords de Minsk sont révélatrices du « malentendu » ukrainien sur ces dîtes accords. Il n’a jamais été question pour Kiev d’en appliquer aucun des termes et cela dès le premier accord de Minsk en septembre 2014. L’armée de Kiev venait en effet de perdre deux grandes batailles importantes, le long de la frontière et à Ilovaïsk. Il s’agissait donc pour Petro Porochenko de trouver un répit pour refaire ses forces. À peine le premier accord signé, un de ses principaux conseiller, Yuri Loutsenko, qui deviendra ensuite le chef du bloc Porochenko au parlement puis procureur général à la demande de Joe Biden, déclara sur sa page Facebook, qu’il s’agissait d’une « solution croate » pour l’Ukraine », a rappelé Moreau.

Voir aussi : Miodrag Zarkovic : « Il est inacceptable de rendre la RPD et la RPL otages de l’Accord de Minsk »

L’expert a rappelé qu’en 1992-1993, l’armée croate, vaincue par les Serbes de Krajina, avait signé un traité de paix avant d’être rééquipée pendant deux ans avec l’aide de Washington et de Berlin. Cela a permis d’épurer la Krajina serbe de ses 250 000 habitants en 1995.

«Ce fantasme ukronazi de l’épuration du Donbass avait pourtant peu de chance de devenir une réalité, et ce dès le début. En 2014, le Donbass est peuplé de plus de 7 millions d’habitants et aujourd’hui environ 4 millions de Dontchanines peuplent la RPD et la RPL. Donetsk regroupait en 2014, 1.6 millions d’habitants et Lougansk 400 000. A titre de comparaison Knin, la capitale de la Krajina, abritait 12 000 habitants. Ajoutons que le Donbass est adossée à la Russie, tandis que la Krajina dépendait de Milosevic, qui avait décidé de son sacrifice. », a déclaré l’expert.

L’invocation de la solution croate est de plus en plus à la mode, non seulement dans la bouche des dirigeants ukrainiens, mais également dans la bouche du conseiller du chef du SBU, Markian Lubkivsky, le 1er novembre 2014, a souligné le directeur de Stratpol.

«Ayant été ambassadeur en Croatie, il savait de quoi il parlait. Après les accords de Minsk II, il apparaît clairement que Kiev n’a pas l’intention d’en respecter le moindre terme. Le lendemain de la signature, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Pavel Klimkin soutient devant la Rada que le statut d’autonomie du Donbass n’est qu’une recommandation et pas une obligation. Dès ce moment, il s’agit pour Kiev de modifier l’ordre d’exécution des termes de l’accord qui est pourtant très précis : Échange des prisonniers, amnistie générale, statut d’autonomie, élection sous contrôle de l’OSCE et enfin et à la fin seulement, reprise du contrôle des frontières par Kiev. Non seulement Kiev, mais également toutes les ambassades occidentales font jusqu’à aujourd’hui semblant de ne pas avoir lu ou compris le texte initial. Le problème pour Kiev, qui fait que la « solution croate » du nettoyage ethnique n’aboutira pas, est que l’armée ukrainienne n’a aucune chance de vaincre l’armée des Républiques. De surcroît, il faudrait sans doute un peu plus d’une semaine à l’armée russe pour libérer la Nouvelle Russie et encore une autre pour prendre Kiev, si seulement elle le souhaitait. », a déclaré Moreau.

Autre problème majeur pour Kiev et les occidentaux : Les accords de Minsk ont été validés par une décision du conseil de sécurité des Nations Unis. Personne ne peut donc, à commencer par le nouveau Président Zelenski, remettre en cause les accords de Minsk II, tels qu’ils ont été signés sans une nouvelle résolution du conseil de sécurité de l’ONU, souligne l’expert.

« Les accords de Minsk II sont le fruit de la victoire des armées républicaines contre les forces kiéviennes en février 2015. Kiev n’a pas admis sa défaite et continue d’entretenir le mythe de l’invincibilité de son armée. La vérité est que le Donbass a gagné et sans doute définitivement et il est temps pour Kiev de se soumettre aux accords qui ont été signés par Petro Porochenko. », conclu Xavier Moreau.

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