Des parlementaires européens dépêchés en mission à Malte se sont déclarés mercredi « inquiets pour l’intégrité de l’enquête » sur l’assassinat en 2017 de la journaliste Daphne Caruana, jugeant ainsi préférable la démission rapide du Premier ministre.
« Nous sommes très inquiets que M. Muscat reste en fonction, nous sommes inquiets pour l’intégrité de l’enquête sur le meurtre », a déclaré l’eurodéputée libérale Sophie in’t Veld.
« Nous sommes très préoccupés par ce que nous avons vu ou entendu ces deux derniers jours », a ajouté Mme In’t Veld, à la tête de la délégation.
Une mission de sept parlementaires européens a passé deux jours à La Valette afin d’y voir plus clair sur l’enquête sur le meurtre en 2017 de la journaliste Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur la corruption à Malte.
Cette affaire, dans laquelle les noms de hauts responsables de l’Etat maltais (un ministre et le chef de cabinet de M. Muscat) sont cités, a fait vaciller le pouvoir jusqu’à pousser le Premier ministre Joseph Muscat à annoncer qu’il démissionnerait de ses fonctions le 12 janvier prochain.
Des manifestations se sont multipliées ces dernières semaines à Malte, notamment à l’initiative d’ONGs qui n’ont de cesse de réclamer le départ immédiat de M. Muscat et la « justice pour Daphne ».
« Les 40 prochains jours seront cruciaux pour l’enquête sur le meurtre et nous ne voulons aucun risque, ni même percevoir aucun risque sur le fait que l’enquête puisse être compromise de quelque sorte que ce soit », a martelé Mme In’t Veld.
« Il doit y avoir une confiance absolue dans le processus et je pense que tant qu’il (M. Muscat) est au pouvoir, il n’y a pas de confiance », a ajouté l’élue néerlandaise.
Daphne Caruana Galizia avait été tuée par l’explosion de sa voiture piégée le 16 octobre 2017.
M. Muscat est accusé par la famille de la journaliste, par l’opposition ainsi que par des mouvements civiques d’être intervenu pour protéger son chef de cabinet Keith Schembri mis en cause dans l’affaire. Tous réclament son départ immédiat.