Une visite historique et une annonce symbolique: les Etats-Unis ont donné mercredi le coup d’envoi à une amélioration spectaculaire de leurs relations avec le Soudan, en apportant un soutien appuyé à la « transition démocratique » de ce pays toujours formellement accusé par Washington de soutenir le terrorisme.
« Les Etats-Unis et le Soudan ont décidé d’engager le processus visant à échanger des ambassadeurs après une pause de 23 ans », a annoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Un ambassadeur américain va donc prochainement être nommé à Khartoum.
« Cette décision est un pas en avant important dans le renforcement des relations bilatérales américano-soudanaises, particulièrement au moment où un gouvernement de transition dirigé par un civil met en oeuvre de vastes réformes », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Sans être rompues, les relations étaient au plus bas pendant les 30 années de régime d’Omar el-Béchir, renversé au printemps sous la pression de la rue.
Depuis 1993, alors que le président Béchir avait accueilli le chef jihadiste Oussama Ben Laden, le Soudan est inscrit sur la liste noire américaine des « Etats soutenant le terrorisme ». Une accusation qui avait conduit en 1998 l’armée américaine à mener des frappes aériennes au Soudan.
L’annonce du renforcement des relations intervient en plein déplacement à Washington du Premier ministre du gouvernement soudanais de transition, Abdallah Hamdok.