La compagnie russe de combustible nucléaire contrôlée par l’Etat a annoncé jeudi avoir suspendu un projet de recherche conjoint avec l’Iran en raison de sa décision de reprendre l’enrichissement d’uranium à Fordo.
La société TVEL, travaillant principalement dans l’extraction et la production d’uranium, a déclaré dans un communiqué que la décision de l’Iran de reprendre l’enrichissement d’uranium à Fordo rendait impossible la reconversion de ces installations dans le but de produire des isotopes à des fins médicales.
« L’enrichissement en uranium et la production d’isotopes stables ne peuvent pas être effectués dans la même pièce », a déclaré TVEL dans un communiqué, ajoutant qu’il était « technologiquement impossible » de mettre en œuvre le projet à ce moment-là.
En effet, l’uranium enrichi aux environs de 20% sert de combustible à de petits réacteurs, notamment pour la production d’isotopes à des fins médicales. Or, si l’enrichissement était poursuivi à 90%, la teneur requise pour une bombe serait atteinte.
« Pour reprendre les travaux, il faudra que cessent les cascades (intranucléaires) et que soient démantelées les centrifugeuses où se déroule l’enrichissement d’uranium. Il faudra (également) nettoyer à fond les locaux et les équipements », a précisé TVEL.
En vertu d’un accord international sur le programme nucléaire iranien signé en 2015, l’Iran n’avait pas le droit de mener des activités d’enrichissement à Fordo, usine souterraine longtemps tenue secrète, et d’enrichir l’uranium en isotopes 235 à plus de 3,67 %.