La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir mené un «test très important» depuis sa base de lancement de satellites de Sohae, entouré de mystère mais significatif de l’impasse des négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington, relate l’AFP.
L’information a été rapportée par l’agence officielle KCNA, qui n’a donné aucune précision sur l’engin ou l’arme testée.
«Un test très important a eu lieu à la base de lancement de satellites de Sohae l’après-midi du 7 décembre», a déclaré un porte-parole de l’Académie nationale des sciences du Nord. Le résultat de ce test aura un «effet important» en changeant le «statut stratégique» de la Corée du Nord, a-t-il ajouté.
Ce même samedi, Donald Trump se félicitait encore devant la presse à Washington de sa «très bonne relation» avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. «Je pense qu’on veut tous les deux garder ça comme ça. Il sait que j’ai une élection qui arrive», avait-il dit, confiant qu’il serait «surpris si la Corée du Nord agissait de manière hostile».
Situé sur la côte nord-ouest de la Corée du Nord, le site de Sohae, également connu sous le nom de Tongchang-ri, a été au cœur de la diplomatie à trois entre Pyongyang, Séoul et Washington depuis plus d’un an.
Il donne toutes les apparences d’un centre spatial pour mettre des satellites sur orbite. Mais les Nord-Coréens l’ont utilisé pour plusieurs lancers de fusées condamnés par la communauté internationale, laquelle dénonce des entraînements au tir de missiles à longue portée.
Lors d’un sommet à Séoul en septembre 2018, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s’était engagé à le fermer. Puis les progrès pour aller vers la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne avaient fait long feu.
En mars avaient été repérés par satellite des travaux sur cette base en vue d’une «rapide reconstruction».
D’autres images satellites prises jeudi montraient un grand conteneur qui semblait «un indicateur à peu près fiable des préparatifs d’un test d’engin», d’après Jeffrey Lewis, un spécialiste de l’armement nucléaire en Asie orientale au Middlebury Institute à Monterey (Californie, ouest des États-Unis).S’exprimant avant l’annonce de la Corée du Nord dimanche, cet expert y voyait «un signe de plus que la Corée du Nord mène de plus en plus d’activités dans les missiles à mesure qu’approche la date butoir de Kim Jong-un pour un relâchement des sanctions».
À Washington, un haut responsable de l’administration américaine a réagi de manière très prudente, affirmant: «nous avons pu voir les rapports concernant un test et nous nous travaillons en étroite collaboration avec nos alliés et partenaires».
Pyongyang souhaite qu’avant le 31 décembre Washington formule une proposition de nature à relancer les pourparlers de paix.
Mais samedi, deux déclarations avaient confirmé que l’heure était aux tensions.