« Pas de solution militaire » à la crise afghane, estime le MAE iranien

Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, aucune solution militaire ne peut être envisageable en Afghanistan.

BERLIN, GERMANY – JUNE 27: Iranian Minister of Foreign Affairs Mohammad Javad Zarif and German Foreign Minister Sigmar Gabriel (not pictured) speak to the media following talks on June 27, 2017 in Berlin, Germany. The two men discussed bilateral relations as well as the Iran nuclear agreement, which eases international sanctions against Iran in exchange for commitments by Iran on its nuclear program. (Photo by Sean Gallup/Getty Images)

« La présence de forces étrangères n’a jamais apporté de stabilité à notre région. Elle a même conduit à l’émergence et au recrutement d’éléments extrémistes, comme le montre les bilans », a-t-il insisté lors de son intervention à la conférence du Cœur d’Asie, tenue ce lundi à Istanbul.

La 8e Conférence ministérielle du Processus d’Istanbul- Cœur de l’Asie, sur le thème «Paix, Partenariat, Prospérité», dont la première édition a eu lieu en 2011, s’est tenue ce lundi 9 décembre 2019 à Istanbul.
La conférence a été inaugurée par le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue afghan Ashraf Ghani, avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et Idrees Zaman, ministre par intérim des Affaires étrangères de l’Afghanistan, agissant en tant que coprésidents.
L’initiative vise à renforcer la coopération régionale en faveur de l’Afghanistan a indiqué le ministère.

S’attardant sur l’importance de préserver l’unité de l’Afghanistan, le très haut diplomate iranien a déclaré : « Nous demandons instamment à nos amis afghans d’arrondir leurs différends et d’accorder une attention particulière au maintien de l’unité de l’Afghanistan et à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles prévues dans la Constitution du pays ».
« L’annonce d’un calendrier pour un retrait responsable des troupes étrangères d’Afghanistan pourrait fournir au gouvernement afghan les bases nécessaires pour établir un processus de paix et de réconciliation au niveau national », a proposé Mohammad Javad Zarif.

« Nous soutenons le processus de paix inter afghan sous la responsabilité et la direction des Afghans eux-mêmes, avec la participation de tous les groupes politiques et factions, y compris les talibans, et le rôle axial du gouvernement central du pays », a-t-il ajouté.

Le Chef de la diplomatie iranienne, soulignant le rôle des Nations Unies dans l’instauration de la paix intérieure en Afghanistan, a souligné: « Le fait de prêter attention aux points de vue des pays voisins et de tenir compte de leurs préoccupations légitimes au cours d’un tel processus conduira à un soutien régional plus fort à l’accord de paix ».

S’agissant des terroristes daechistes actifs dans le pays  Zarif a indiqué : « Nous pensons que les Nations Unies peuvent jouer un rôle actif en réunissant les groupes internes et les partenaires internationaux du gouvernement afghan sous un même toit pour faciliter un tel processus ». « Nous croyons fermement que nous devons former un front uni contre Daech, puis le combattre fermement », a-t-il encore proposé.

Il a en outre évoqué les relations entre l’Iran et l’Afghanistan et déclaré: « L’Iran construit la troisième liaison ferroviaire Khawf-Herat qui relie l’Afghanistan à notre réseau ferroviaire et, à travers lui, à toute la région et à l’Europe. Cette liaison aide les entrepreneurs et les hommes d’affaires afghans à exporter leurs produits vers les marchés régionaux et étrangers ».

« L’Iran est prêt à intensifier ses efforts pour aider le peuple et le gouvernement afghan afin qu’ils puissent réussir leur combat pour la paix », a conclu le très haut diplomate.

La première réunion du Cœur d’Asie s’est tenue en 2011 à Istanbul, en Turquie, avec la participation des ministres des affaires étrangères de 14 pays : Turquie, Afghanistan, Azerbaïdjan, Chine, Inde, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Pakistan, Russie, Arabie saoudite, Tadjikistan, Turkménistan et Émirats arabes unis.

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