Six migrants ont été retrouvés morts de froid ces derniers jours dans la région de l’Evros, à la frontière entre la Grèce et la Turquie, a annoncé mardi Pavlos Pavlidis, le médecin légiste de l’hôpital d’Alexandroupoli en charge des autopsies.
Les six migrants, deux femmes africaines et quatre hommes dont les âges étaient évalués de 18 à 30 ans, sont morts d’hypothermie entre jeudi et dimanche derniers, a précisé à la presse le médecin légiste.
Aucun document d’identité n’a été retrouvé sur ces migrants, rendant le processus d’identification complexe.
La région frontalière de l’Evros séparant la Grèce de la Turquie est un lieu de passage privilégié par les passeurs depuis la signature de l’accord UE-Turquie en 2016 et le renforcement des patrouilles navales en mer Égée.
Malgré un mur de 12 km de long à la frontière gréco-turque, les trafiquants ont trouvé des points de passage pour les migrants, situés au sud des barbelés.
Le gouvernement grec a annoncé en novembre l’embauche de 400 gardes-frontières dans la région de l’Evros et le renforcement de la surveillance à la frontière avec des radars infrarouges.
La traversée de la rivière est particulièrement dangereuse. De nombreux migrants ont été retrouvés noyés ces dernières années.
Des réseaux de passeurs entassent également souvent des dizaines de migrants dans des voitures, conduites à grande vitesse pour échapper aux contrôles policiers, entraînant des accidents fréquents.
Début novembre, quarante-et-un migrants ont été découverts vivants, cachés dans un camion frigorifique intercepté sur une autoroute du nord de la Grèce. Pour la première fois depuis 2016, la Grèce est redevenue cette année la principale porte d’entrée des demandeurs d’asile en Europe.
Le flux migratoire via les îles de la mer Egée face à la Turquie reste le plus important avec plus de 55.000 arrivées en 2019 selon le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Mais les arrivées via la frontière terrestre avec la Turquie sont en augmentation depuis 2018. En 2019, plus de 14.000
personnes ont emprunté ce chemin périlleux selon le HCR.