Les trois principaux syndicats de gardiens de la paix Alliance et Unsa-Police, rejoints par Unité-SGP, ont promis lundi de durcir leurs actions si le gouvernement n’apportait pas des garanties pour la défense du régime spécifique de retraite des policiers, rapporte l’AFP.
Un tract diffusé aux médias et co-signé pour la première fois par les trois plus importants syndicats de gardiens de la paix annonce que «la mobilisation continue, elle doit s’accentuer jusqu’au blackout complet et illimité dans la durée à partir du 11 décembre tant que nous ne serons pas entendus».
«Nous n’avons aucune nouvelle du ministère de l’Intérieur. Il n’a pas l’air de comprendre le degré d’exaspération chez les policiers», a déploré Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa-Police.
«Dès mercredi, nous allons amplifier les blocages des commissariats, accentuer la grève du zèle dans les aéroports en renforçant les contrôles. Les CRS pourraient se mettre en arrêt maladie», a-t-il prévenu.
L’Unsa-Police et Alliance, qui la semaine dernière avaient appelé à mettre en place un service minimum et ont multiplié les actions symboliques pour protester contre le projet de réforme des retraites, ont été officiellement rejoints dans l’action intersyndicale par Unité-SGP-Police, qui de son côté avait également initié des actions de protestation.
«A partir du 11 décembre, on réfléchit à durcir les actions comme fermer des commissariats avec des chaines ou des barrières et que les CRS n’interviennent plus», a déclaré le secrétaire général d’Unité, Yves Lefebvre.
Actuellement les policiers bénéficient d’une bonification spéciale dite «du cinquième» ou «quinquennale», qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans. Elle est plafonnée à cinq annuités et, pour y être éligible, le fonctionnaire doit avoir exercé 27 ans.
Les syndicats estiment que ce système est menacé par la réforme envisagée par le gouvernement.
Dans un courrier adressé mercredi dernier aux syndicats policiers, le ministre de l’Intérieur avait tenté de rassurer les organisations en affirmant que «des spécificités» seraient «conservées pour les fonctionnaires qui exercent des missions régaliennes de sécurité et d’ordre public pendant une période minimale».
Christophe Castaner assurait aussi que «pour ces fonctionnaires, les droits à un départ anticipé à la retraite rester(aient) ouverts comme aujourd’hui, sans changement».
Cette missive adressée à la veille de la mobilisation du 5 décembre, n’avait pas contenté les syndicats policiers. Le secrétaire général d’Alliance, Fabien Vanhemelryck, avait promis «un durcissement» du mouvement, dénonçant une volonté de «dissocier les flics de terrain et ceux des bureaux».