Pour son neuvième jour, la grève dans les transports ne présente pas de signes d’essoufflement mais le Premier ministre tente de désamorcer son élargissement en invitant les partenaires sociaux la semaine prochaine pour discuter de sa réforme des retraites.
Pour les usagers franciliens, les journées se suivent et se ressemblent avec toujours neuf lignes de métro fermées et près de 50 % des bus en circulation, selon la RATP vendredi matin.
Un RER B sur trois circulait et un RER A sur deux était prévu.
Des dépôts de bus de Paris et petite couronne ont été débloqués par les forces de l’ordre, et plus aucune action de blocage n’était en cours à 08H00, selon la préfecture de police.
Du côté de la SNCF, un quart des TGV circulent et la même proportion moyenne de Transilien et d’Intercités. Quatre TER sur 10 sont par ailleurs assurés, essentiellement par bus.
TER partant très tôt à ne pas rater pour Paris, puis longue marche jusqu’à son travail. « C’est très compliqué, avec « les trains qui sont bondés », témoignait à la gare de Lyon Elsa, 23 ans, auxiliaire de puéricultrice.
« Si ça se prolonge je vais continuer à faire ça, c’est épuisant mais je n’ai pas d’autre possibilité, on ne peut pas tous faire du télétravail… », soulignait-elle.
Le trafic routier en Île-de-France, avec 380 kilomètres de bouchons vers 08H30, était également toujours exceptionnellement dense.
Face à la menace d’un blocage jusqu’à Noël et après la présentation de sa réforme pour créer un système de retraite universel par points, le Premier ministre Édouard Philippe a convié les organisations syndicales et patronales pour un « cycle de réunions ».
Il a souhaité que cette concertation démarre « le plus tôt possible la semaine prochaine ».
« Ma porte est ouverte et ma main est tendue », a insisté le Premier ministre jeudi à l’adresse notamment de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, furieux de sa décision d’imposer une mesure d’âge dans la réforme.
« Je suis prêt à discuter, évidemment qu’on va discuter », avait déclaré le leader du premier syndicat français jeudi matin, après avoir réagi très vivement à la mise en place d’un « âge d’équilibre » à 64 ans. Celui-ci revient à allonger la durée de cotisation puisque en dessous de ce seuil, les retraités ne toucheront pas leur pension à taux plein, afin de faire des économies et de réduire le déficit éventuel du régime.
Mais, a relevé celui qui avait prévenu qu’il s’agissait d’une « ligne rouge »: « vouloir être constructif, ça ne veut pas dire se laisser marcher dessus ».