Le chef du Pentagone Mark Esper a défendu vendredi les hausses drastiques de dépenses militaires exigées par le président Donald Trump des alliés des Etats-Unis, soulignant que l’Otan ne peut pas se permettre des Etats « parasites ».
« La plupart des pays considèrent les Etats-Unis comme le meilleur partenaire pour la sécurité mondiale, non seulement à cause de la supériorité de nos capacités et de nos équipements militaires mais aussi à cause des valeurs que nous défendons », a déclaré le ministre américain de la Défense devant les experts en sécurité nationale du Council on Foreign Relations (CFR).
« Nos alliances ne sont pas basées sur des transactions commerciales », a-t-il ajouté. « Elles sont plutôt basées sur le respect mutuel, les valeurs communes et une volonté partagée de les défendre ». L’ancien diplomate Richard Haas, président du CFR, lui a alors rappelé que certains pays de l’Otan trouvaient justement que l’alliance avec Washington devenait de plus en plus « transactionnelle » et doutaient de la volonté des Etats-Unis de les défendre en cas d’agression s’ils n’avaient pas payé suffisamment. « Pour beaucoup de nos alliés (les relations) apparaissent même conditionnées » aux 2 % du PIB que Washington demande aux pays de l’Otan de consacrer à la Défense, a ajouté l’ancien diplomate. « Je ne pense pas que ce soit une transaction. C’est une obligation », a répliqué M. Esper. « Les Etats-Unis consacrent 3,5 % de leur PIB à défendre les Etats-Unis, leurs alliés et leurs partenaires. Beaucoup de pays consacrent bien moins de 1 % » à leur défense. « Nous avons demandé pendant des années, des dizaines d’années, à nos partenaires européens de contribuer davantage à l’Alliance. Ils ne l’ont pas fait », a-t-il poursuivi. « Je ne pense pas que ce soit trop demander », a-t-il conclu. « Tous les pays doivent contribuer à leur défense. Il ne peut pas y avoir de parasites. Il ne peut pas y avoir de réductions. Nous sommes tous concernés ». Les Alliés se sont engagés en 2014 à porter leurs dépenses à l’équivalent de 2% de leur PIB en 2024 mais neuf seulement ont atteint cet objectif en 2019 et l’Allemagne a d’ores et déjà averti qu’elle ne pourrait pas l’atteindre « avant le début de la décennie 2030 ».