Un indigène a été assassiné vendredi dans l’Etat du Maranhao, dans le nord-est du Brésil, le quatrième de la même tribu tué en six semaines dans la région, ont annoncé les autorités locales.
Le corps de Dorivan Guajajara, 28 ans, a été retrouvé dans la localité d’Amarante do Maranhao, à environ 700 km de Sao Luis, la capitale de l’Etat. Le cadavre d’un autre homme, non indigène et âgé de 31 ans, a également été retrouvé sur les lieux. Tous deux ont été poignardés. La secrétariat à la Sécurité du Maranhao a confirmé ce double meurtre et a souligné qu’une enquête policière avait été ouverte. « Les premiers éléments de l’enquête indiquent que ce crime n’avait pas de lien avec la déforestation, mais serait la conséquence d’une dispute à la sortie d’une soirée », ont expliqué les autorités locales dans un communiqué. Une version contestée par Sonia Guajajara, coordinatrice de l’Articulation des Peuples indigènes du Brésil (APIB).
« C’est un autre crime brutal contre le peuple guajajara », a-t-elle affirmé sur Twitter. Elle a dénoncé un « contexte de guerre (…) encouragé par la haine répandue par la politique fasciste » du gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Le week-end dernier, deux caciques guajajara avaient été assassinés près du territoire indigène de Cana Brava, à l’ouest du Maranhao. Et en novembre, un autre membre de cette tribu, Paulino Guajajara, avait été tué dans une embuscade par des trafiquants de bois. Il vivait dans le territoire Arariboia, le même dont était originaire Dorivan Guajajara. Lundi, le ministre de la Justice Sergio Moro avait annoncé l’envoi d’agents de la Force nationale pour enquêter sur l’assassinat des deux caciques guajajara.