Les maires progressistes de Budapest, Varsovie, Prague et Bratislava ont scellé lundi un « pacte des villes libres » pour peser face aux populistes au pouvoir dans leurs pays respectifs et resserrer les liens avec l’Union européenne.
Une cérémonie réunissant les dirigeants des quatre capitales s’est déroulée à Budapest où le nouveau maire de centre-gauche, Gergely Karacsony, a remporté en octobre une victoire surprise sur le candidat du pouvoir qui dirigeait la ville depuis neuf ans.
M. Karacsony s’affiche depuis son élection en opposant de premier plan au Premier ministre nationaliste Viktor Orban. A Varsovie, le maire centriste Rafal Trzaskowski, victorieux en 2018 face à un candidat conservateur nationaliste, est également une figure emblématique de l’opposition.
« Le populisme est une réponse erronée et simpliste aux problèmes », a déclaré lors d’une conférence de presse le maire de Prague, Zdenek Hrib, élu de 38 ans affilié au parti Pirate et critique envers le pouvoir du Premier ministre et homme d’affaire tchèque Andrej Babis.
Le quatrième signataire du « pacte » est Matus Vallo, maire de Bratislava, issu du militantisme local et sans affiliation partisane dans un pays gouverné par la gauche populiste slovaque.
La déclaration stipule leur engagement commun à promouvoir « la liberté, la dignité humaine, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit, la justice sociale, la tolérance et la diversité culturelle ».
Le maire de Budapest, âgé de 44 ans, voit dans cette alliance « un nouveau chapitre », permettant de « protéger ce qu’il y a de bon dans l’appartenance européenne » alors que les gouvernements des quatre pays de l’Est ont des relations houleuses avec les institutions communautaires de Bruxelles sur des sujets comme l’immigration, la justice ou la corruption.
L’alliance des quatre élus espère pouvoir dialoguer directement avec les instances de l’UE pour décrocher des fonds européens au profit des grandes villes, en contournant les administrations centrales.
« Ces dix dernières années, ces fonds sont souvent allés à des oligarques amis du gouvernement, il est scandaleux que l’argent européen finance l’autocratie et les oligarques », a déploré le maire de Budapest.
Parmi les priorités de ces capitales figurent aussi les politiques climatiques alors les gouvernements de Pologne, Hongrie et République tchèque ont été les plus réticents à adopter l’objectif européen de neutralité carbone en 2050.