Des centaines de milliers de personnes ont manifesté mardi dans toute la France contre la réforme des retraites, à l’appel pour la première fois de l’ensemble des syndicats, d’ores et déjà invités à Matignon mercredi pour des discussions afin de trouver le chemin d’une sortie de crise avant Noël.
Plus de 360 000 manifestants ont défilé dans plus de 80 villes, selon un décompte provisoire de l’AFP réalisé à partir de chiffres communiqués par la police et les préfectures. Pour Paris seule, la CGT revendiquait 350.000 manifestants. La journée est « un franc succès », s’est réjoui son leader, Philippe Martinez, estimant que « malgré les tentatives de division du gouvernement, la population reste mobilisée ». Cheminots, enseignants, fonctionnaires, avocats, magistrats en grève, mais aussi des soignants qui réclament davantage de moyens pour l’hôpital: salariés du public et du privé ont gonflé les cortèges en cette nouvelle journée interprofessionnelle de protestation contre l’instauration d’un système universel de retraites par points.
« Ma détermination, celle du gouvernement, celle de l’ensemble de la majorité est totale » à mener à bien la réforme et à instaurer un système universel, a rappelé devant les députés le Premier ministre, Édouard Philippe. A Paris, la manifestation est partie vers 14H00 de République vers Nation mais, en raison de l’affluence, les derniers n’ont pu quitter la place de la République que peu avant 17H00. « Services publics à l’agonie, Retraitez-nous bien », ou « On révolte ceux que l’on saigne », pouvait-on lire sur les pancartes. Les cortèges étaient également nombreux en province avec par exemple 20 000 personnes à Marseille selon la préfecture, 200.000 selon les manifestants, ou encore entre 17 000 et 120 000 à Toulouse. Soit des chiffres supérieurs à la précédente mobilisation le 10 décembre, mais souvent en retrait par rapport à celle du 5.