Croire que la sécurité euro-atlantique ne pourrait être construite qu’autour de l’Otan et que la notion d’Europe ne doive être associée qu’à l’Union européenne est une illusion, estime Sergueï Lavrov.
Au jour du 30e anniversaire de la signature à Bruxelles de l’accord sur le commerce et la coopération économique et commerciale entre l’URSS et les Communautés européennes, le quotidien Rossiïskaïa gazeta a publié une tribune du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov consacrée aux relations de voisinage en Europe.
Dressant le bilan des 30 dernières années de relations entre la Russie, en tant qu’État successeur de l’URSS, et l’Union européenne, le chef de la diplomatie russe a regretté que les deux parties ne soient pas parvenues à assurer le partenariat stable qui avait été déclaré dans cet accord. Par là même, il a tenu à signaler que construire une sécurité euro-atlantique axée sur l’Otan n’était rien d’autre qu’une illusion.
«À notre grand regret, beaucoup en Occident n’observent la perspective européenne qu’à travers le prisme de la «victoire dans la guerre froide». Les principes d’une coopération égale en droits ont été remplacés par l’illusion selon laquelle la sécurité euro-atlantique ne doit être construite qu’autour de l’Otan et que la notion même d’Europe ne doit être associée qu’à l’Union européenne», a écrit le ministre.
Selon lui, un système efficace de sécurité en Europe n’est possible que sur une base collective, ce qui est un axiome. Il a rappelé que le 19 novembre 1999, le sommet d’Istanbul de l’OSCE avait adopté la Charte de sécurité européenne soutenue par la Russie.
«L’UE a pris l’initiative d’y inclure une plateforme pour la sécurité coopérative visant à une coopération non seulement entre les États, mais aussi entre toutes les organisations euro-atlantiques», a-t-il indiqué.Le ministre a souligné que lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OSCE à Bratislava les 5 et 6 décembre dernier, les pays occidentaux avaient bloqué la proposition russe visant à confirmer cette initiative concernant un dialogue européen égal en droit avec la participation de l’Union européenne, de la Communauté des États indépendants, de l’Otan et de l’Organisation du traité de sécurité collective.
«Nous appelons l’Union européenne à se baser sur les principes fondamentaux fixés dans les documents sur les principes des relations Russie-UE et non pas sur des constructions inventées supposant une «coexistence forcée», a ajouté le ministre.
Et de résumer: «Il est peu probable que limiter la coopération avec notre pays et chercher une confrontation avec la Russie améliore les perspectives de l’Union européenne dans le monde moderne».