Dieudonné a annoncé le lancement, le 15 décembre, de sa propre cryptomonnaie dans une vidéo sur YouTube. L’humoriste la décrit comme «la phase deux des Gilets jaunes» et indique que cette monnaie «vient au secours» de l’épargne des Français.
Après avoir lancé le Zynecoin cet été pour le continent africain, l’humoriste polémique Dieudonné a lancé une cryptomonnaie «franco-française», le Sestrel. Selon lui, investir dans le Sestrel revient à retirer son épargne des banques et ainsi à le protéger.
«Le Sestrel vient au secours de votre épargne que l’État français séquestre et s’apprête à saisir sous le prétexte d’une crise financière qu’il a lui-même orchestrée», a-t-il expliqué dans sa vidéo publiée sur YouTube le 15 décembre.
Dieudonné M’Bala M’Bala qualifie sa cryptomonnaie de «phase deux des Gilets jaunes», et ne cache pas son ambition que celle-ci remplace l’euro. Il assure même sur le site de vente du Sestrel que «le protocole Blockchain est la technologie qui permettra la mise en place concrète et sécurisée du projet de référendum d’initiative citoyenne (RIC)».
L’humoriste invite enfin à «s’enrichir tout en participant à l’effondrement du système», annonçant la création de plus de 27 millions de Sestrels qui rentreront sur le marché le 17 novembre 2020 au prix de deux euros l’unité. Pour sa première semaine de lancement, jusqu’au 22 décembre, il sera vendu à un euro, Dieudonné promet ainsi «une plus-value de 100%».
Une enquête du magazine économique Capital, publiée le 18 décembre, met cependant en garde contre une telle pratique. Selon Tristan Mendès-France, en charge du projet Stop Hate Money contre le financement de la haine en ligne, Dieudonné tient un discours complotiste dans un but de séduire certaines catégories de la population.
«Sestrel se présente comme une invitation à rejoindre un projet politique qui permettrait de gagner de l’argent grâce à la spéculation, mais ce discours est très dangereux et risque de faire perdre de l’argent à des personnes qui en ont parfois peu», a-t-il alerté.
D’après le site spécialisé conseilscrypto.com, n’importe qui peut créer une cryptomonnaie, plus de 5.000 d’entre elles sont d’ailleurs en circulation. La plupart ont peu de valeur. «Ce sont juste des jetons sans intérêt particulier avec pour unique but d’enrichir ceux qui les ont créés et qui espèrent en vendre le plus possible», indique le site.