Les eurodéputés ont lancé jeudi un nouvel appel aux autorités du Nicaragua pour qu’elles libèrent toutes les personnes détenues arbitrairement, dont la Belgo-nicaraguayenne Amaya Coppens. Cette dernière, âgée d’une vingtaine d’années et née de père belge et de mère nicaraguayenne, doit être jugée le 30 janvier après son arrestation en novembre dernier.
Déjà emprisonnée plusieurs mois à partir de septembre 2018, accusée de « terrorisme » pour avoir participé à la contestation étudiante contre le régime de Daniel Ortega, l’étudiante en médecine a été une nouvelle fois placée en détention, cette fois pour avoir tenté d’apporter de l’eau à des proches d’opposants politiques emprisonnés qui faisaient une grève de la faim. Sa détention et celle d’autres militants inquiètent le Parlement européen, qui rappelle que les conditions carcérales au Nicaragua ne répondent pas aux normes internationales et que des cas de torture et de violences sexuelles en prison ont été rapportés. Parlant de « personnes détenues arbitrairement » sur base d’accusations injustes, les eurodéputés demandent leur libération immédiate et l’abandon des chefs d’accusation. Il faut que le gouvernement nicaraguayen mette un terme à la répression continuelle de l’opposition et à la persécution des défenseurs des droits de l’homme, et qu’il démantèle sans attendre les forces paramilitaires agissant dans le pays, stipule encore le texte adopté à une très large majorité. Il rappelle aussi que l’accord d’association entre l’Union européenne et les pays d’Amérique centrale, qui comprend un volet commercial, possède aussi une « clause démocratique ». L’Union pourrait l’activer pour aboutir à une suspension du Nicaragua de l’accord.