Un quinquagénaire mis en examen vendredi 13 décembre après avoir agressé à l’acide sa collègue à Mont-de-Marsan s’est suicidé dans sa cellule. Dans la lettre laissée à son avocate, il n’a donné aucune explication sur les raisons de son acte.
Un homme s’est pendu dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 décembre, au centre pénitentiaire de Pémégnan, à Mont-de-Marsan. La semaine précédente, il avait été interpellé et placé en détention provisoire après avoir attaqué à l’acide sa collègue à la boulangerie pour prendre son poste, dans le petit village de Laurède (Landes).
Le corps a été découvert par une surveillante vers 1h15, lors d’une ronde de nuit. L’homme, âgé de 54 ans, a utilisé un pantalon de jogging pour se pendre aux barreaux de la fenêtre de sa cellule. Malgré les premiers secours appliqués par le personnel pénitentiaire en attendant l’arrivée du SAMU, il n’a pas pu être ranimé.
Dans sa cellule, l’homme a laissé une lettre, adressée à son avocate. Dans son contenu, il n’explique pas les raisons de son geste, mais annonce son intention de passer à l’acte. Il y exprime également ses volontés concernant sa succession. Mais pas un mot sur l’enquête ni sur les accusations qui le visaient.
Une femme de 65 ans avait été agressée, le 18 octobre 2019, avec de l’acide, à savoir un tissu imbibé de produit corrosif plaqué sur la bouche, alors qu’elle quittait son domicile pour se rendre à son travail. Elle avait été retrouvée, assise dans sa voiture, par l’épouse du boulanger chez qui elle travaillait.
«Elle avait noué un foulard autour de son visage mais c’était terrible: ses yeux étaient blancs, elle n’avait plus de nez. On ne savait pas si son agresseur était encore là. J’avais l’impression d’être dans un film d’horreur», relate l’épouse au Parisien.
Grièvement brûlée au visage, la victime a été hospitalisée d’urgence dans un état grave. Son pronostic vital était engagé car elle avait ingéré une partie de l’acide qui a lui ravagé le visage. Les médecins sont parvenus à sauver ses yeux, mais elle reste défigurée.
L’agresseur qui travaillait dans une boulangerie avec la victime était la seule personne à être mise en cause dans cette affaire. Les gendarmes qui recueillaient des éléments contre lui ont notamment découvert des objets appartenant à l’homme sur le bord du chemin menant chez la victime. En effet, il aurait tendu un véritable «guet-apens» à sa collègue, la poussant à sortir de son véhicule, indique Olivier Janson, le procureur de Mont-de-Marsan.Devant les gendarmes, l’agresseur, au casier judiciaire vierge a nié être l’auteur de l’agression. Incarcéré, «il n’a montré aucune inquiétude par rapport à sa situation, ni empathie envers la victime», rapporte Le Parisien, en citant un proche du dossier. Selon une source proche du dossier, une «rivalité professionnelle» pourrait être à l’origine de cet acte.