Le parlement turc a approuvé samedi un accord de coopération militaire et sécuritaire signé en novembre avec le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, et qui va permettre à la Ankara de développer sa présence en Libye.
Ankara avait également signé, lors d’une visite le 27 novembre du chef du GNA Fayez al-Sarraj à Istanbul, un accord de délimitation maritime qui permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par d’autres pays, notamment la Grèce.
« Le projet a acquis force de loi après approbation », a annoncé le parlement sur son compte Twitter. L’accord maritime avait été ratifié par les parlementaires plus tôt en décembre.
Le 10 décembre, le président Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que la Turquie était prête à déployer des troupes en Libye pour soutenir le GNA si celui-ci, qui fait face à un assaut des forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, en faisait la demande. Mais l’accord de coopération militaire n’autorise pas la Turquie à envoyer en Libye des forces
combattantes.
L’accord permet aux deux parties d’envoyer dans l’un et l’autre pays du personnel militaire et policier pour des missions d’entraînement et d’éducation, ont indiqué des responsables turcs.
Pour obtenir l’autorisation de déployer des forces combattantes en Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le parlement un mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des militaires en Iraq et en Syrie.
L’accord entre Ankara et Tripoli prévoit également une coopération accrue dans les domaines du renseignement, de la lutte contre le terrorisme, l’industrie de la défense et les migrations.
Cette relation étroite entre la Turquie et le GNA s’est développée en dépit les appels de la Ligue arabe, dont Tripoli est membre, à mettre fin à la coopération avec Ankara après l’opération militaire turque contre les forces kurdes syriennes en octobre.
Haftar est soutenu par l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, pays qui ont tous des relations tendues ou limitées avec la Turquie et un autre allié du GNA, le Qatar.
Le GNA a approuvé l’accord jeudi. Le conflit en Libye qui a fait plus de 1 000 morts et 140 000 déplacées, selon l’ONU, s’est transformé en une guerre par procuration entre puissances régionales et a provoqué des divisions entre puissances mondiales, compliquant toute reprise d’un processus politique.