En assurant aux militaires qu’ils ne seront pas concernés par la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est attiré les foudres des syndicats de police qui y voient «un mépris» et «presque une déclaration de guerre vis-à-vis des policiers».
Le Président français s’est adressé en Côte d’Ivoire au millier de soldats français présents dans le pays et leur a assuré que les militaires ne seront pas concernés par la réforme envisagée. Le 19 novembre, lors du Conseil supérieur de la fonction militaire, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé aux représentants des gendarmes, selon des propos rapportés par le syndicat Unité SGP-Police, «qu’aucun sous-officier ne basculerait dans le régime universel».
Ces déclarations ont provoqué la colère de syndicats de police rattachés au même ministère.Pour Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, «c’est presque une déclaration de guerre vis-à-vis des policiers». Au micron d’Europe 1, le secrétariat national du syndicat a martelé: «Pour nous, ça veut dire qu’on méprise les policiers».
«C’est quand même incroyable cette histoire. Les policiers gèrent 80% de la délinquance dans ce pays, sont soumis aux mêmes risques que les militaires et les gendarmes», rappelle-t-il, avant de s’interroger: «Nous faisons partie du même ministère. Comment peut-on faire deux traitements différents au sein d’un même ministère sur les mêmes missions?»
Dénonçant une inégalité de traitement, Stanislas Gaudon exige que les policiers soient traités «sur le même pied d’égalité que les militaires et les gendarmes», avant d’avertir sur de nouvelles mesures en cas d’inaction de la part du gouvernement.«Si on n’a pas de réponse favorable et rapide à notre demande, nous allons reprendre les actions comme l’absence de PV, les fermetures symboliques de commissariats, les contrôles renforcés. […] Nous n’allons pas baisser les bras, ça s’est sûr», a-t-il conlu.