Dans une courte interview accordée à l’édition française Le Monde, l’ambassadeur d’Iran à Paris, Bahram Ghasemi, a blâmé le manque de voix ferme et unie de l’Europe comme principale raison de l’échec de la médiation française entre les États-Unis et l’Iran.
Le diplomate a souligné que la volonté de la France avait été «positivement accueillie» à Téhéran, ajoutant qu’au cours des derniers mois, d’intenses négociations avaient eu lieu entre Téhéran et Paris; cependant, l’Iran était pleinement conscient qu’en ce qui concerne les conditions, il n’y aurait aucun espoir d’obtenir les résultats escomptés.
«Les États-Unis continuent d’exercer une pression maximale sur l’Iran et il semble que l’Europe ne soit pas en mesure de prendre une mesure spécifique en fonction de ses capacités», a ajouté Ghasemi.
Emmanuel Macron a tenté, pendant plus de deux mois, de promouvoir un compromis entre Washington et Téhéran. Mais Paris n’avait pas les cartes nécessaires pour peser.
Cet effort, piloté par l’Elysée, est la chronique d’un échec prévisible, estiment certains experts. La médiation française a connu un épisode marquant, lors du sommet du G7 à Biarritz en juillet, avec la venue inattendue du ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. Il a été suivi de contacts multiples fin septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le 28 novembre et dans une interview accordée au NRC, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré que le pacte nucléaire de 2015 pouvait encore être sauvé, mais alors l’Europe devait oser lui tendre le cou. L’Europe devrait faire un peu plus d’efforts pour sauver l’accord nucléaire avec l’Iran, qu’elle dit vouloir continuer, a déclaré Araghchi.