La Fédération CGT de la Chimie appelle à un blocage de toutes les installations pétrolières – raffineries, terminaux pétroliers, dépôts – pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier, pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites, a indiqué mardi à l’AFP Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total.
« Ce gouvernement n’entend rien, il faut mettre davantage de pression », a-t-il expliqué, tout en précisant qu’il s’agit de bloquer la sortie des produits pétroliers et non d’arrêter la production.
« Nous verrons ensuite, au vu de la mobilisation à la rentrée du lundi 6 janvier à la SNCF et à la RATP, au vu aussi du caractère massif ou non des manifestations de la journée interprofessionnelle du 9 janvier, s’il faut aller au-delà et mettre les installations à l’arrêt », a-t-il ajouté.
Le secteur pétrolier veut « participer à la mobilisation mais ne souhaite pas se retrouver isolé comme en 2016 ». Lors des mobilisations contre la Loi Travail en 2016, une grève reconductible de 24 jours avec arrêt des installations avait été décidée, rappelle-t-il.
« On ne veut pas être le fer de lance, on veut soutenir à plein le mouvement », résume M. Defresne.
Sur les 8 raffineries françaises, 6 dépendent du groupe Total et 2 d’Esso (Exxon-Mobil). L’appel concerne aussi les terminaux pétroliers de Dunkerque, Le Havre et Marseille, les dépôts et les avitailleurs (qui fournissent en carburant les avions).
A la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), les grévistes ont voté lundi pour une poursuite du mouvement de blocage entamé le 5 décembre mais étaient minoritaires pour réclamer l’arrêt des installations (45%). En conséquence, ils ont consenti à laisser sortir une partie du pétrole par pipeline afin de délester les stocks et de permettre une poursuite de la production.
Les raffineries ont chacune mis en œuvre des blocages différents: blocage total à Grandpuits, par tranches de 72 heures à Donges (Loire-Atlantique), les jours de mobilisation interprofessionnelle à Feyzin près de Lyon etc.
« Il s’agit cette fois de faire en sorte qu’aucune expédition de produit ne sorte du 7 au 10 janvier tous ensemble », a souligné M. Defresne.
Depuis le début des blocages le 5 décembre, le ministère de la Transition écologique assure que l’approvisionnement des stations-service est « quasi normal ». Certaines stations en région PACA et en Ile-de-France connaissent toutefois ponctuellement des difficultés d’approvisionnement.