Le monde bascule en 2020, Sydney en tête

Le monde a commencé mardi à basculer en 2020, avec en tête Sydney qui, malgré le nuage de fumée toxique dû aux incendies qui l’étouffe, a donné le coup d’envoi des célébrations mondiales du Nouvel An avec un feu d’artifice géant.

A Pyongyang, une foule s’est rassemblée pour un concert dans le centre de la capitale nord-coréenne aux douze coups de minuit, accompagné de feux d’artifice au-dessus d’une scène éclairée aux néons accueillant une spectacle de danse chorégraphié au millimètre. En Corée du Sud, les habitants ont afflué aux cérémonies rituelles durant lesquelles on sonne des cloches, notamment dans le centre de Séoul en présence de stars locales.

Les autres capitales prendront le relais au gré des fuseaux horaires. A Paris, entre 250 000 et 300 000 personnes sont attendues sur l’avenue des Champs-Elysées, mais la grève qui perturbe les transports en commun de la capitale française pourrait les décourager. Les manifestations de « gilets jaunes » y ont été interdites.

A Londres, après être longtemps resté silencieux en raison de travaux de restauration, le carillon de Big Ben sonnera à minuit. Des feux d’artifice seront tirés depuis les rives de la Tamise.

Pour les Britanniques, ce devrait être le dernier réveillon comme membres de l’Union européenne, avant le grand saut dans le Brexit programmé pour le 31 janvier.

A Moscou, le président Vladimir Poutine a appelé dans ses voeux de fin d’année les Russes à l' »unité » pour poursuivre le « développement » du pays, au 20e anniversaire de son arrivée au pouvoir en 1999. Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine avait annoncé dans son allocution sa démission de la même fonction.

La Russie célèbrera la nouvelle année au fil des fuseaux horaires qui jalonnent son immense territoire et les Moscovites se retrouveront autour du Kremlin pour assister au feu d’artifice.

A Rio de Janeiro, plus de 2.000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité des festivités sur la célèbre plage de Copacabana, qui attend près de 3 millions de personnes.

Première mégapole à basculer dans la nouvelle décennie, Sydney, la plus grande ville d’Australie, a affronté une polémique sur l’opportunité de ce spectacle pyrotechnique dans le contexte des immenses incendies qui ravagent le pays.

Depuis des semaines, les habitants de Sydney vivent dans une atmosphère polluée par un nuage de fumée toxique lié à des incendies dévastateurs qui font rage autour de la ville. Une pétition, qui a recueilli plus de 280.000 signatures, a demandé l’annulation de cet événement par respect pour les victimes.

Les autorités de la ville ont refusé d’accéder à cette demande. Les pompiers ont autorisé le spectacle, estimant qu’ayant lieu au-dessus de l’eau, il ne représentait aucun danger. Une centaine de milliers de fusées ont illuminé durant 12 minutes le ciel de Sydney sous les yeux d’un million de spectateurs.

Les festivités seront, dans de nombreuses régions du globe, placées sous le signe de troubles et de bouleversements politiques.

Ainsi à Hong Kong, après plus de six mois de manifestations quasi-quotidiennes, des milliers de manifestants pro-démocratie ont formé de longues chaînes humaines pour attendre le passage à 2020. Les manifestants ont entonné « Gloire à Hong Kong », l’hymne de la contestation, et brandi des affiches appelant à poursuivre en 2020 la bataille pour la démocratie.

Les grands feux d’artifice traditionnels ont été annulés pour des raisons de sécurité.

Au fur et à mesure que les fêtards tourneront la page de 2019, ils se projetteront vers 2020 et se demanderont si cette nouvelle année sera aussi tumultueuse que la précédente, marquée par un regain de manifestations pour réclamer de nouveaux systèmes politiques et des mesures contre le changement climatique.

A Hong Kong, les manifestations nées d’un projet de loi sur les extraditions vers la Chine, depuis abandonné, se sont transformées en une révolte contre la mainmise de Pékin et les protestataires semblent déterminés à poursuivre le mouvement face à un gouvernement pro-Pékin inflexible.

En 2019, des manifestations anti-gouvernementales ont également balayé l’Amérique latine, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, conduisant au départ des dirigeants au Liban, en Algérie, au Soudan et en Bolivie.

Toute au long de l’année, les questions liées au changement climatique ont donné lieu à des rassemblements à travers la planète, répondant notamment aux appels de la jeune militante suédoise Greta Thunberg. Au fil des mois les températures ont battu des records, l’Islande a perdu son premier glacier et Venise a connu des inondations historiques.

Lien