La présidente croate sortante doit convaincre la droite dure face à la gauche

La présidente croate sortante tentera de convaincre les nationalistes de rentrer dans le giron conservateur dimanche au second tour d’une présidentielle qui a révélé la montée en puissance de la droite radicale en Croatie.

Ce dernier tour de scrutin survient quelques jours après l’accession de la Croatie à la présidence tournante de l’Union européenne, à un moment délicat pour Bruxelles comme pour Zagreb.

Bruxelles devra gérer la sortie du Royaume-Uni d’une UE en désaccord sur des sujets comme le climat et les politiques d’immigration. Zagreb est confronté à l’émigration massive de ses habitants, à la corruption et à une économie poussive.

Les électeurs seront conviés à choisir entre deux visions pour ce pays baigné par l’Adriatique: la « Croatie authentique » que la présidente conservatrice sortante Kolinda Grabar-Kitarovic affirme représenter, et la « Croatie normale » promise par son rival social-démocrate Zoran Milanovic.

En Croatie, les fonctions présidentielles sont largement honorifiques. Le chef de l’Etat représente son pays sur la scène internationale, coordonne la politique étrangère avec le gouvernement et est responsable des forces armées.

Pour remporter un second mandat, Kolinda Grabar-Kitarovic, 51 ans, devra attirer l’aile dure de l’électorat de droite séduite au premier tour fin décembre par un chanteur populiste, expliquent les analystes.

Le scrutin s’annonce très ouvert. Un dernier sondage donne une légère avance à l’ancien Premier ministre social-démocrate mais montre surtout que 20% de l’électorat reste indécis.

Une défaite de la présidente sortante compliquerait singulièrement la tâche du parti qui la soutient, le HDZ, et du Premier ministre modéré Andrej Plenkovic, aux législatives prévues à l’automne.