Dans une interview consacrée à son départ du poste de président du Quai Branly, Stéphane Martin a estimé que le musée était «trop blanc» et a appelé à sa «colorisation».
Stéphane Martin, qui s’apprête à abandonner ses fonctions de président du Quai Branly, a fait part au Monde du bilan positif du travail de l’institution mais a également évoqué un problème auquel elle fait face.
«Ce que je souhaite, c’est que le musée se colorise, nous sommes trop blancs. Il est encore très compliqué de faire venir des conservateurs des pays d’origine. C’est l’étape d’après pour nous», a-t-il indiqué.
Selon M.Martin, ce problème a déjà été réglé dans d’autres institutions.
«Dans les musées australiens, néerlandais, ils ont franchi ce pas. Le fait que nous ayons aussi la tutelle du ministère de la Recherche nous permet déjà d’accueillir des chercheurs du monde entier», a-t-il ajouté.Interrogé par Le Monde, le président du musée a désigné l’une des plus grandes réussites de l’institution. D’après lui, il s’agit «du désir d’ouverture et de tolérance que nous portons depuis les débuts de l’établissement».
Il évoque également une «liberté totale» que l’institution avait toujours laissé «aux commissaires venus de tous les horizons, avec parfois des approches et des théories totalement différentes de celles des curateurs maison».
«C’est une des choses dont je suis le plus reconnaissant à l’équipe de conservation du musée. Cela n’existe quasiment nulle part ailleurs», a-t-il souligné.
Stéphane Martin va quitter ses fonctions de président de cette institution après 21 ans à sa tête le 9 janvier. Pour rappel, le musée voulu par Jacques Chirac est consacré aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.