L’assassinat de Qassem Soleimani pourrait mettre en danger l’accord nucléaire

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a indiqué dans un communiqué avoir poursuivi sa série d’entretiens diplomatiques entamée la veille, y compris avec ses homologues allemand et chinois.

La France partage pleinement avec l’Allemagne l’objectif central de désescalade et de préservation de l’accord de Vienne, indique le chef de la diplomatie française dans ce communiqué.

Avec la Chine, nous avons en particulier constaté notre accord […] pour appeler l’Iran à éviter toute nouvelle mesure de violation de l’accord de Vienne.

Depuis mai, Téhéran a commis une série d’entorses à l’accord de 2015 visant à garantir la nature pacifique de son programme nucléaire, en riposte au retrait du texte par les États-Unis en 2018 et au rétablissement de sanctions américaines.

En six mois, Téhéran a dépassé notamment le stock d’uranium enrichi prévu par l’accord, le taux d’enrichissement et la quantité d’eau lourde autorisés. Il a aussi modernisé ses centrifugeuses.

La République islamique avait annoncé pour début janvier une étape supplémentaire. Cette étape est attendue lundi, avec la possible annonce de la réactivation d’installations interdites ou le franchissement de nouveaux seuils d’enrichissement d’uranium.

Cette échéance était depuis quelques semaines évoquée avec inquiétude, notamment à Paris. Peu avant Noël, des diplomates français, allemands et britanniques s’étaient rendus à Moscou et Pékin pour évoquer le dossier avec les autres parties à l’accord de Vienne, selon une source diplomatique européenne.

Nous voulions échanger sur comment les Iraniens pouvaient revenir à de meilleures décisions, avait précisé cette source.

Mais, selon de nombreux experts, la mort vendredi à Bagdad dans une attaque de drone américaine du puissant général Qassem Soleimani – chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures d’Iran – a beaucoup torpillé toutes chances de sortir du dossier par le haut.