Vers une sortie de crise. Les Boliviens désigneront leur président le 3 mai, plus de six mois après l’élection controversée qui avait déclenché une violente révolte sociale et le départ du chef de l’Etat Evo Morales, a annoncé, vendredi 3 janvier, le Tribunal suprême électoral (TSE).
« Les citoyens voteront pour élire la présidence et l’Assemblée législative », a précisé le TSE. Un éventuel second tour sera organisé dans les 45 jours après le premier.
Premier président indigène de Bolivie, Evo Morales a démissionné le 10 novembre après 14 ans de pouvoir après avoir été lâché par la police et par l’armée, sous la pression de manifestations de l’opposition qui contestait sa réélection le 20 octobre pour un quatrième mandat. Ces troubles avaient fait 35 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l’Homme.
Depuis, la Bolivie est dirigée par une présidente par intérim, la sénatrice de droite Jeanine Añez. Un audit mené par l’Organisation des Etats américains a confirmé des irrégularités dans le scrutin. L’élection du 20 octobre a donc été annulée, les anciens membres du TSE qui avaient attribué la victoire dès le premier tour à Evo Morales ont été arrêtés et le président démissionnaire s’est réfugié au Mexique puis en Argentine. Il ne pourra pas se présenter le 3 mai. La justice a même lancé un mandat d’arrêt contre l’ancien président.
Parmi les possibles candidats, le jeune dirigeant paysan Andronico Rodriguez est le favori des sondages avec 23% des intentions de vote, même s’il doit encore obtenir l’investiture de son parti. Il est considéré comme l’héritier politique d’Evo Morales, détaille Le Devoir. L’ancien président centriste Carlos Mesa est pour le moment deuxième dans les sondages avec 21% des intentions de vote.