Le bras de fer continue entre Téhéran et Washington. Donald Trump a haussé le ton ce lundi pour répéter qu’il ne laisserait pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire.
La veille, il a menacé l’Iran de « représailles majeures » en cas d’attaque iranienne contre des installations américaines au Moyen-Orient, mettant très fortement en péril l’accord nucléaire, déjà compromis par Donald Trump. Ce lundi, Donald Trump a donc réagi directement à ces annonces en affirmant sur Twitter que « l’Iran n’aura jamais d’arme nucléaire ». Il multiplie les messages menaçants envers la République islamique depuis l’élimination, dans un raid américain à Bagdad, du général iranien Qassem Soleimani.
Donald Trump a décidé en 2018 du retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre la République islamique et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l’Allemagne.
Dans ce texte, qui ne tient désormais plus qu’à un fil, l’Iran acceptait de réduire drastiquement ses activités nucléaires, de façon à prouver que celles-ci n’ont aucune visée militaire, en échange de la levée d’une partie des sanctions économiques internationales qui asphyxiaient alors son économie. L’Iran a cependant une nouvelle fois répété dimanche qu’il était prêt, en cas de changement de politique de Washington, à revenir à l’application pleine et entière de ses engagements.
« Ne menacez jamais la nation iranienne », a lancé lundi sur Twitter le président iranien Hassan Rohani en réponse aux déclarations martiales du président américain Donald Trump, qui a menacé samedi de viser 52 cibles iraniennes. « Ceux qui font référence au nombre 52 devraient également se souvenir du nombre 290. #IR655 », écrit Hassan Rohani dans une référence à la tragédie de l’Airbus du vol Iran Air 655, abattu en juillet 1988 par un navire américain au-dessus du Golfe et ayant coûté la vie à 290 personnes.
Plus de trente ans après les faits, cette catastrophe, pour laquelle l’Iran attend toujours des excuses officielles des États-Unis, hante encore la mémoire collective iranienne, tout comme aux États-Unis la prise d’otages de 1979 à l’ambassade de Téhéran pendant laquelle 52 diplomates ont été retenus captifs pendant 444 jours.