Le chef de la diplomatie française a appelé Téhéran à «renoncer à des représailles» pour éviter un conflit dans la région après le meurtre d’un puissant général iranien lors d’un raid américain.
Jean-Yves Le Drian s’est dit préoccupé par la montée des tensions entre Téhéran et Washington suite à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani près de Bagdad.
«La situation est très grave: il y a un enchaînement d’escalade qui devient extrêmement préoccupant et qui peut amener à une situation de conflit», a-t-il déclaré lundi 6 janvier sur BFM TV.
«C’est la raison pour laquelle il faut mobiliser tous nos efforts pour enrayer ce processus extrêmement perturbant», a ajouté le ministre.
Le chef de la diplomatie française a également jugé que l’Iran devait «renoncer à des représailles» contre les États-Unis et la diplomatie reprendre ses droits pour stopper l’escalade des tensions dans la région.«Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit « ce n’est pas possible, il faut arrêter l’escalade », donc prenons les moyens pour le faire», a relevé Jean-Yves Le Drian au micro de BFM TV.
«Et les moyens pour le faire c’est d’abord que la partie iranienne renonce à des ripostes et des représailles mais aussi qu’on ouvre des négociations, que l’Iran revienne dans l’accord [nucléaire, ndlr] de Vienne et que la négociation sur la stabilité régionale puisse se mettre en œuvre», a-t-il indiqué.
Après l’assassinat le 3 janvier du général Soleimani, l’Iran a promis une «riposte militaire», une «dure vengeance» qui frappera «au bon endroit et au bon moment».Donald Trump a de son côté averti que les États-Unis avaient sélectionné 52 sites en Iran et qu’ils les frapperaient «très rapidement et très durement» si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains.
«Aujourd’hui, il y a encore une place pour la diplomatie», a affirmé le ministre français des Affaires étrangères.
«La seule condition, c’est que les deux parties [États-Unis et Iran, ndlr] s’engagent dans un processus de négociations pour permettre la stabilité régionale», a-t-il ajouté.